cite>France Télécome;lécom a gagné une manche mais n'a pas encore remporté la bataille pour le contrôle de l'opérateur de téléphonie mobile égyptien Mobinil. Après le feu vert de l'autorité de supervision de marché égyptienne (EFSA), le groupe français va pouvoir lancer une offre publique d'achat sur les 49 % du capital de ECMS, le véhicule boursier de Mobinil, coté à la Bourse du Caire et d'Alexandrie. France Télécome;lécom propose de verser 245 livres égyptiennes par action, soit un montant total de l'ordre de 1,5 milliard d'euros pour les 49 % du capital. C'est 6 % plus cher que sa précédente proposition et 31 % de plus que son offre initiale, toutes deux refusées ces derniers mois par les autorités de marché égyptiennes. L'offre sera ouverte un mois à compter du 15 décembre.Selon un bon connaisseur du dossier, la perspective de la visite en France, la semaine prochaine, du président égyptien Hosni Moubarak a contribué à faire sauter ce verrou. Pour convaincre les autorités de marché, France Télécome;lécom s'est également engagé à maintenir la cotation des actions ECMS à la Bourse du Caire et d'Alexandrie. Le groupe français se dit également prêt, s'il le faut, à ouvrir le capital de ECMS à un partenaire local afin de maintenir l'ancrage égyptien du premier opérateur de téléphonie mobile du pays.Quel que soit le résultat de l'OPA à venir, pour l'opérateur français, l'obtention de ce feu vert était capitale. Avec celui-ci, France Télécome;lécom peut en effet demander au « Trading Committee » de la Bourse du Caire et d'Alexandrie l'execution de la sentence rendue en mars 2009 par la cour d'arbitrage de la Chambre de commerce internationale. Celle-ci oblige Orascom Telecom, le second actionnaire de référence de l'opérateur de téléphonie mobile égyptien, à vendre à France Télécome;lécom les 28,75 % qu'il détient au capital de Mobinil, structure non cotée qui contrôle ECMS.voies de recoursFrance Télécome;lécom a indiqué avoir déjà pris contact avec Orascom Telecom pour résoudre ce différend qui dure depuis plusieurs mois. Mais les discussions s'annoncent compliquées. Détenu par le milliardaire égyptien Naguib Sawiris, Orascom Telecom a toujours jugé insuffisant le prix proposé par France Télécome;lécom pour racheter les actionnaires minoritaires de ECMS. Le groupe égyptien a toujours demandé que les actions ECMS soient payées le même prix que celui conclu pour le transfert des actions Mobinil, soit 273 livres égyptiennes.Vendredi, la direction d'Orascom Telecom se disait « étonnée » du feu vert accordé par les autorités égyptiennes. Elle a indiqué étudier les différentes voies de recours à sa disposition. Orascom Telecom pourrait très bien transférer à France Télécome;lécom les 28,75 % qu'il détient dans Mobinil mais ne pas apporter à l'OPA les 20 % qu'il contrôle au niveau de ECMS.Le différend risque encore de durer quelques semaines. Ce qui empêche France Télécome;lécom de profiter pleinement des résultats financiers de Mobinil. L'Égypte est l'un des pays les plus dynamiques du continent africain. L'an dernier, le nombre d'abonnés de Mobinil a progressé de 33 % à plus de 20 millions de clients. Et avec une marge brute opérationnelle de l'ordre de 46 %, Mobinil affiche une profitabilité supérieure de plus de 10 points à celle de France Télécome;lécom dans son ensemble.Après la fusion avec T-Mobile en Grande-Bretagne, puis avec Sunrise en Suisse, France Télécome;lécom démontre qu'il n'a pas renoncé à ses ambitions internationales. La stratégie n'est pas aux grandes fusions transfrontalières mais à une concentration des positions dans les pays développés et à la recherche de la croissance en Afrique ou au Moyen-Orient.

latribune.fr

12 Déc 2009, 1:44

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