« Une vraie martingale pour les propriétaires »

terview Jean-Yves ManoActuellement, de nombreux panneaux publicitaires fleurissent Paris aux couleurs du slogan « Louer solidaire, louer sans risque ». Auriez-vous du mal à décider les propriétaires de rejoindre le dispositif ?Pas du tout. Nous procédons régulièrement ainsi. Nous lançons deux ou trois campagnes par an afin de sensibiliser, de convaincre de nouveaux propriétaires de profiter du système « Louer solidaire » que nous avons mis en place en 2007 pour inciter les détenteurs de logements vacants à les louer à des associations d'insertion. Je les crois au contraire plutôt réceptifs à la formule que nous leur proposons. C'est même la martingale pour eux. Puisque nous leur offrons une sécurité locative qu'ils ne peuvent trouver nulle part ailleurs.Comment se matérialise cette sécurité ?Notre système consiste, via une association, à permettre au propriétaire d'un logement parisien vacant de 16 m2 au moins de le donner à bail à une famille ciblée, en pratique une famille avec enfants habitant dans un hôtel meublé. En échange de quoi, nous leur offrons la garantie du paiement des loyers du premier au dernier jour du bail, même durant les inévitables périodes de vacances locatives ; une remise en état du logement si elle s'avère nécessaire au moment du départ des locataires, et enfin la garantie que ces mêmes locataires seront relogés dans un logement social pérenne au plus tard dix-huit mois après leur entrée dans les lieux. Et j'insiste sur ce dernier aspect qui constitue un élément très important du dispositif, puisqu'il permet au propriétaire de s'assurer de la disponibilité réelle de son bien à l'issue du bail qui peut être d'une durée de trois ou de six ans. Des systèmes d'insertion comparables en vigueur dans d'autres communes que nous avons inspirée nous semblent source potentielle de difficultés futures parce qu'ils n'ont pas prévu cet accompagnement social.Quelle est la contrepartie concédée par les propriétaires ?Il n'y en a aucune. En revanche, les loyers de ces logements sont légèrement inférieurs à ceux du marché. Ils avoisinent les 17 euros le mètre carré contre 20 euros en moyenne dans la capitale. Mais l'effort des propriétaires est bien moins élevé qu'il n'y paraît puisqu'ils bénéficient d'un abattement de 30 % sur les revenus qu'ils perçoivent sur ces loyers pour l'imposition de leurs revenus fonciers. Il est réellement préférable pour eux de louer leur bien en toute sécurité financière comme nous leur proposons que de le laisser vacant sous prétexte qu'ils ont pu connaître par le passé des difficultés dans sa gestion.Combien de propriétaires avez-vous déjà convaincus ?Nous aurons très bientôt 500 logements disponibles. Notre ambition est d'arriver à 1.000 d'ici à la fin de la mandature. Mais au rythme où vont les choses, nous les atteindrons avant. Les chiffres peuvent paraître dérisoires au regard des 12.000 logements vacants que compte Paris. Mais ils montrent surtout que le système fonctionne. D'autant que nos logements sont en rotation permanente et qu'à terme nous aurons chaque année 500 ou 600 familles qui libéreront leur logement pour un autre plus pérenne laissant ainsi leur place à d'autres familles qui leur succéderont. n
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