Les taux longs américains au plus haut depuis août

obligataire Dans la foulée du défaut du conglomérat parapublic Dubai World et des craintes sur la solvabilité de la Grèce et de l'Espagne, l'humeur a tourné à la défiance vis-à-vis des signatures souveraines sur les marchés. Signe de la nervosité des investisseurs, l'adjudication de bons du Trésor à 30 ans, réalisée jeudi soir par les États-Unis, a connu un succès mitigé, traduisant une certaine inquiétude sur la soutenabilité de l'endettement massif de la première puissance mondiale.Évoluant en sens inverse des prix, le rendement de la plus longue maturité émise par le Trésor américain a bondi de 6 points de base pour atteindre son plus haut niveau depuis la mi-août, à 4,50 %. Après s'être repris, il évoluait toujours vendredi aux alentours de 4,53 %, dans le sillage de bons chiffres de la consommation en novembre. L'opération de 13 milliards de dollars a pourtant souligné une demande toujours forte, avec un ratio de demande sur offre de 2,45, contre une moyenne de 2,38 sur les dix dernières adjudications. Mais le rendement de 4,52 % exigé par les acheteurs était supérieur aux attentes de 4 points de base. « Il y a des phénomènes techniques. On est en fin d'année et les investisseurs n'ont pas envie de prendre de risque car ils ont le sentiment que les taux pourraient remonter », explique Thierry Million, directeur de la gestion obligataire d'Allianz Global Investors.du jamais-vuAlors que le rendement des titres à 30 ans progresse depuis début octobre, celui des maturités 2 ans reste, à l'inverse, ancré depuis mi-novembre entre 0,7 % et 0,8 %, proche des plus-bas atteints en janvier au plus fort de la crise. Avec à la clé un écart de rendement entre les maturité à 2 et 30 ans extrême de plus de 3,7 %, du jamais-vu depuis le début des années 1980. « Les facteurs explicatifs des écarts de spreads ne sont pas stables. À l'époque, cet écart traduisait surtout une prime liée à l'inflation, mais aujourd'hui il s'explique par la politique monétaire de taux zéro de la Fed et les craintes liées au maintien à moyen terme de la notation AAA des États-Unis », explique René Defossez, économiste chez Natixis.Selon les agences de notation, il n'y a pas de danger dans l'immédiat pour la note des États-Unis. Mais l'émission de 2.400 milliards de dollars de dette qui se profile l'an prochain devrait pousser un peu plus haut les taux longs, alors que le pays a communiqué début novembre son intention d'augmenter la duration de sa dette. De quoi alourdir un peu plus un déficit qui devrait encore dépasser les 10 % du PIB en 2010 selon Standard & Poor's.
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