Espace : le lanceur Proton sur une mauvaise orbite

Décidément, le lanceur russe Proton, l\'un des grands rivaux d\'Ariane 5, est dans une très mauvaise passe. Dans la nuit de samedi à dimanche, il a mis sur orbite prématurément -quatre minutes trop tôt environ- le satellite de télécommunication Yamal 402, qui a finalement été livré à l\'opérateur Gazprom Space Systems. Mais du coup, Yamal 402, lancé depuis Baikonour par une fusée Proton Breeze-M, se trouve très éloigné de son orbite de transfert initiale. Le lanceur Proton a lâché le satellite à 3.101 km de la Terre au lieu de 7.470 km initialement prévus. \"Thales Alenia Space et Gazprom Space Systems vont mettre en œuvre toutes les manœuvres nécessaires et reconfigurent le satellite afin d\'optimiser la mise à poste depuis une orbite de transfert laissée par le lanceur plus basse et plus inclinée que celle nominalement requise, vers l\'orbite géostationnaire. Ces manœuvres vont être exécutées dans des conditions de sécurité et de consommation minimale du carburant\", a expliqué lundi dans un communiqué le constructeur du satellite, Thales Alenia Space (TAS).Selon des observateurs, le satellite s\'il parvient sur sa nouvelle orbite, pourrait perdre environ quatre à cinq ans de vie. Initialement, Yamal 402 devait être opéré pendant 15,5 ans par Gazprom Space Systems, qui a accepté le plan de sauvetage de TAS. Pour autant, les assurances devraient dédommager d\'environ une centaine de millions de dollars Gazprom. Enfin, TAS n\'est pas sûr de pouvoir le ramener sur sa nouvelle orbite, le satellite étant trop incliné : 26,13 degrés, contre 9 degrés initianement prévus. Le résultat du sauvetage très compliqué sera connu en fin de semaine.Proton en questionCe nouvel échec pour Proton, commercialisé par la société américano-russe ILS (International Launch Services), est-il celui de trop? Car les opérateurs de satellites commencent à se détourner du lanceur russe. ILS vient de perdre plusieurs contrats au profit notamment d\'Arianespace. Au-delà de la confiance mise dans la fiabilité d\'Ariane 5, le contrat signé par EchoStar révèle ainsi les problèmes de Proton-M. Le lanceur russe a ainsi connu son quatrième échec en 20 mois. Car, jusqu\'ici, EchoStar confiait beaucoup plus facilement ses satellites à la société ILS, moins chère que la société européenne Arianespace. \"Cette fois-ci, la fiabilité l\'a emporté sur le prix\", confie-t-on à \"La Tribune\". \"C\'est vrai que les deux grands opérateurs américains EchoStar et DirecTV, qui étaient abonnés à Proton, sont revenus vers Arianespace. L\'an dernier, nous avons signé trois lancements avec DirecTV et cette année EchoStar a signé un partenariat de long terme avec nous\", avait expliqué à La Tribune\" le PDG d\'Arianespace, Jean-Yves Le Gall.
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