Virgin Atlantic : "le sparadrap du capitaine Haddock" pour British Airways

Virgin Atlantic, c\'est un peu comme le sparadrap du Capitaine Haddock dans l\'Affaire Tournesol pour British Airways. On ne s\'en débarrasse pas. Alors que British Airways a augmenté sa puissance de feu - déjà hégémonique - sur l\'axe transatlantique au départ de Londres Heathrow en s\'alliant avec American Airlines en 2010 et en rachetant BMI en 2012 (le deuxième acteur à Heathrow), son rival britannique Virgin Atlantic, isolé jusqu\'ici, revient dans dans la course en s\'alliant avec Delta Air Lines. La compagnie américaine va racheter pour 360 millions de dollars les 49 % que détient Singapore Airlines dans Virgin Atlantic (Richard Branson conserve le reste). Mais si la participation du groupe singapourien n\'a jamais débouché sur des synergies opérationnelles, celle de Delta va se concrétiser par la création d\'une entreprise commune avec Virgin sur l\'axe transatlantique.Partage des coûts et des recettesPour rappel, il ne s\'agit pas de la création d\'une coentreprise au sens juridique du terme. Mais d\'une coopération commerciale poussée à l\'extrême avec un partage des coûts et des recettes, une coordination des capacités, une harmonisation des horaires, des prix, des forces commerciales..., le tout sur un plan de vols déterminé en commun. Appelé abusivement dans le secteur \"joint-venture\", ce système constitue le plus haut degré de coopération commerciale dans le transport aérien. Les deux marques seront conservées.31 vols par jour entre les Etats-Unis et le Royaume-UniLes deux compagnies afficheront \"un réseau transatlantique combiné entre le Royaume-Uni et l\'Amérique du Nord avec jusqu\'à 31 vols allers-retours par jour\". Surtout, les deux compagnies vont pouvoir proposer 9 vols par jour entre Londres et New York, l\'axe long-courrier le plus fréquenté de la planète. \"Notre nouveau partenariat avec Virgin Atlantic va renforcer les deux compagnies et créer un nouveau concurrent efficace entre l\'Amérique du Nord et le Royaume-Uni, particulièrement sur l\'axe New York-Londres, qui est l\'axe aérien entre les Etats-Unis et l\'Europe\", a souligné le directeur général de Delta, Richard Anderson. Pour Delta, il s\'agit d\'une belle affaire. Virgin lui permettra de se développer à Heathrow, un aéroport saturé (Virgin est le deuxième opérateur à Heathrow), qui plus est avec un bon réseau long-courrier et une marque puissante.Comment cette alliance va s\'emboîter avec la coopération Delta-Air France-KLM ?Cet accord bilatéral pourrait déboucher sur l\'entrée, à terme, de Virgin dans Skyteam, l\'alliance d\'Air France-KLM. Par ailleurs, le groupe français a démenti les informations de la presse britannique du week-end, affirmant qu\'il discutait du rachat d\'une partie des actions détenues par Richard Branson. Le milliardaire britannique a toutefois assuré lundi qu\'il entendait conserver le contrôle du capital de Virgin Atlantic, qu\'il a créée en 1984. Reste une inconnue pour l\'heure. Delta et Air France-KLM disposent d\'une coopération du même type (mais d\'une ampleur beaucoup plus importante) sur l\'axe transatlantique. Toute la question est de voir comment va s\'insérer l\'alliance Delta-Virgin dans la coopération Delta-Air France-KLM.
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