L'UE va à Copenhague sans financement de long terme

SommetAprès un sommet à Bruxelles dominé par la réconciliation franco-britannique, les dirigeants européens mettront le cap plein nord la semaine prochaine, direction Copenhague. Ils tenteront de sceller, à l'issue de la conférence, un accord politique mondial sur le climat. Stratégiquement, ils n'ont d'yeux que pour le sud. « Nous coordonnons tous nos efforts pour créer un axe entre l'Afrique et l'Europe », a déclaré vendredi le président Sarkozy lors d'une conférence avec le Premier ministre anglais Gordon Brown. Les deux hommes organiseront mercredi prochain une rencontre sur la déforestation avec « une dizaine » de dirigeants de la région des Grands Lacs. L'enjeu principal du sommet de Bruxelles était de consolider cet « axe » par des engagements en espèces sonnantes et trébuchantes. Mission accomplie, estiment Paris et Londres. Entre 2010 et 2012, soit d'ici l'application d'un éventuel accord à Copenhague, les Vingt-Sept mettront sur la table 2,4 milliards d'euros par an, soit environ 30 % de ce qu'ils espèrent être la contribution totale des pays les plus développés. Pour convaincre leurs partenaires européens réticents, la France et le Royaume-Uni se sont engagés à assumer un tiers du fardeau à eux deux. Quand l'Allemagne aura donné sa part, il ne restera donc plus aux autres que quelques dizaines de millions d'euros chacun à débourser. solution peu onéreuseIl fallait « crédibiliser l'engagement des pays les plus riches vis-à-vis des pays africains dont nous avons besoin pour obtenir un accord ambitieux à Copenhague », a expliqué le président français. Cet engagement va permettre d'avancer sur une de ses priorités?: la lutte contre la déforestation, « la façon la plus simple et la moins coûteuse de réduire les émissions », a-t-il dit. La destruction des forêts tropicales, pratiquée souvent illégalement et par le feu, est à l'origine du cinquième des émissions de gaz à effet de serre. Londres et Paris souhaitent consacrer environ 500 millions d'euros par an de l'enveloppe d'aides européennes à ces forêts. La région africaine des Grands Lacs est un de leurs derniers berceaux, avec l'Indonésie et le Brésil. Elle sera donc aussi l'un des principaux bénéficiaires de l'aide. « Le Conseil européen a suggéré de donner quelques piécettes pour la phase de décollage. Il manque le c?ur du mécanisme », soit environ 50 milliards par an pour les 25 prochaines années, estime toutefois Sébastien Risso, directeur pour les questions forestières de Greenpeace, qui suit la négociation à Copenhague. Gordon Brown et son homologue français ont assuré travailler de concert à un financement pérenne à moyen terme, y compris grâce à des « financements innovants, tels que l'utilisation des recettes issues d'une taxe mondiale sur les transactions financières internationales ».
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