Bruxelles présente son programme anticrise

« Sans consolidation budgétaire intensifiée, nous sommes à la merci des forces du marché », a dit mercredi Olli Rehn. Le commissaire en charge des affaires économiques en appelle aux capitales de la zone euro pour accélérer l'assainissement de leurs finances publiques et leurs « réformes structurelles ». Il faut aller « au-delà de l'objectif de 0,5 point par an » de réduction du déficit budgétaire, a-t-il dit. La Commission présentait son « examen annuel de la croissance », première étape de la nouvelle coordination renforcée des politiques économiques. Pour l'occasion, Bruxelles avait délaissé les chiffres pour se concentrer sur les « messages » politiques précis.« La fiscalité indirecte est plus favorable à la croissance que la fiscalité directe », a par exemple plaidé Olli Rehn. « Il vaut mieux élargir l'assiette fiscale qu'augmenter les taux. » « Rien n'est plus antisocial que des finances publiques qui ne seraient pas durables », a-t-il ajouté comme pour anticiper les critiques. Le coeur des propositions de la Commission vise les marchés du travail jugés trop rigides. Au nom de la « réallocation des ressources entre entreprises et entre secteurs » et pour « rendre le travail plus attractif », Bruxelles plaide pour « une réduction de la charge fiscale » sur le travail, des « systèmes d'incitations » pour éviter « la dépendance aux allocations » chômage, « des formules plus souples de travail » tout en recommandant d' « instaurer davantage de contrats à durée indéterminée afin de remplacer les contrats actuels temporaires ou précaires ». Dans le cas concret de l'Espagne, Olli Rehn a estimé que le relèvement de l'âge de la retraite légale de 65 à 67 ans dans ce pays - très contesté par les syndicats - est une « réforme essentielle du fait du vieillissement de la population et pour obtenir la confiance des marchés ». Les orientations politiques doivent être validées par les chefs d'État et de gouvernement en mars pour qu'ils en fassent le bréviaire de leurs lois de finances pour 2012.Mardi, les syndicats européens (CES) se sont élevés contre la politique défendue par Bruxelles dans les pays qui bénéficient d'un soutien au titre de la stabilisation de l'euro, à savoir la Grèce et l'Irlande. Dans une lettre à Olli Rehn, leur secrétaire général John Monks critique les « diktats » des fonctionnaires de la Commission qui conseillent à ces gouvernements de réduire les salaires minima et les retraites ainsi que leur « politique d'interférence » qui « bafoue toutes les pieuses déclarations concernant l'autonomie des partenaires sociaux ».Florence Autret, à Bruxelle
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