chronique des marchésLa saison des résultats est bel et bien ouverte pour les banques américaines. Wall Street attend ceux que doit publier vendredi JPMorgan Chase, censé ouvrir le bal pour le trimestre dernier et donc l'ensemble de 2009. Mais mardi c'est la Réserve Fédérale qui a offert une jolie surprise aux contribuables américains?: la plus grande des banques du pays, ou peut être devrait-on dire le plus gros hedge fund, a dégagé un bénéfice de 46,1 milliards de dollars l'an dernier. Vous lisez bien?: 46,1 milliards?! La Fed, qui a doublé son bilan et s'est engagée dans des actions multiformes pour empêcher l'effondrement du système financier et de la première économie mondiale, est ainsi plus rentable que Bank of America, Goldman Sachs et JP Morgan Chase réunis. Il s'agit d'une excellente nouvelle pour l'administration Obama, à couteaux tirés avec les établissements financiers qu'elle a contribué à sauver de la banqueroute et auxquels elle devrait imposer de nouvelles commissions pour réduire l'abyssal déficit budgétaire des États-Unis, attendu à 1.400 milliards de dollars cette année. La Fed finance ses propres activités mais reverse au Trésor tout profit collecté. Or, ceux de 2009 seront les plus importants jamais dégagés dans ses 96 ans d'histoire. En 2009, la Fed a perçu des intérêts et des commissions auprès des banques auxquelles elle a octroyé des prêts d'urgence. Mais surtout, elle a excellé là où les banques du privé ont aussi brillé?: sur les marchés de taux. À la fin de l'année écoulée, la Fed était à la tête de 1.800 milliards de dollars d'obligations d'État et de titres adossés à des crédits hypothécaires, soit 497 milliards de dollars de plus qu'à la fin 2008? mais ses investissements ne sont pas dénués de risque et la Fed se retrouve, plus que jamais, exposée à des crédits immobiliers « exotiques ». Éric Chalmet, à New York

latribune.fr

12 Jan 2010, 23:51

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