Le programme d'émissions de dette de la Caisse d'amortissement de la dette sociale (Cades) subira une nette cure d'amaigrissement cette année. Après avoir émis 35,7 milliards d'euros de dette en 2009, l'établissement créé en 1996 pour rembourser la dette de la Sécurité sociale prévoit en effet de ne placer que 15 milliards cette année.Sur ce total, 12 milliards seront émis à moyen long terme, contre 25,8 milliards l'an dernier, cette nette décrue s'expliquant par l'absence dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) 2010 de nouvelles reprises de dettes sociales. « Le programme d'émission de 2009 a été le plus important programme depuis 1996 », souligne Patrice Ract Madoux, le président du conseil d'administration de la Cades. Dans la version 2009 de la LFSS, la Cades avait en effet repris 27 milliards supplémentaires de dettes sociales, portant le total transféré à son passif à 134,6 milliards depuis sa création.Certes orientées à la baisse, ces émissions interviendront dans un contexte de concurrence forte sur le segment obligataire souverain, les pays de la zone euro devant émettre plus de 1.000 milliards d'euros cette année. La Cades peut compter sur l'attrait de sa dette, qui réside dans un rapport entre risque et rendement avantageux. La dernière émission à cinq ans réalisée début décembre par l'institution, notée AAA par les agences de notation, a ainsi été adjugée à l'époque à un rendement de 2,73 %, soit environ 40 points de base de plus que les emprunts français équivalents. Et ce, alors que la Cades bénéficie d'une garantie de ressource prévoyant que le gouvernement soumette au Parlement des mesures en cas de difficulté.Par ailleurs, la Cades misera, cette année encore, sur la diversification. Sur les 12 milliards d'euros de dette à moyen et long terme, 6 milliards seront libellés en euros, 2 milliards en dollars, 0,5 milliard dans d'autres devises et 0,5 milliard en titres indexés sur l'inflation française. Julien Beauvieux

latribune.fr

12 Jan 2010, 23:51

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