PSA promet un vrai redémarrage... en 2015

La situation est grave mais pas désespérére. Tel est le message que Philippe Varin, président de PSA, s\'efforcera de faire passer ce mercredi, en annonçant des pertes historiques au titre de 2012. Le patron du constructeur français en crise devrait donc focaliser une partie de son discours sur... 2015, censée être l\'année du redémarrage. Avec le retour supposé à la rentabilité de la division automobile du groupe tricolore en Europe. C\'est au milieu de la décennie que devraient voir le jour les premiers vrais effets de l\'alliance nouée il y a un an avec GM. Le constructeur estime en tous cas qu\'il entame déjà l\'année 2013 sur une base assainie avec les actions de restructuration entreprises l\'an dernier. Entre 2012 et 2014, 11.214 suppressions de postes sont en effet envisagées, dont 3.000 sur le site d\'Aulnay promis à la fermeture et 1.400 à Rennes, avec une phase de départs volontaires ouverte jusqu\'au 31 décembre.Diviser par deux la consommation de cashLe patron de PSA réaffirmera l\'objectif d\'un \"cash flow\" opérationnel (flux de trésorerie) à l\'équilibre à la fin 2014 et devrait confrmer l\'engagement pris en juillet dernier de diviser la consommation mensuelle de cash par deux (200 millions d\'euros au premier semestre 2012 pour la division automobile). Philippe Varin doit aussi évoquer une réduction des investissements. Le programme à moyen terme \"Rebond 2015\" doit faire passer auprès des investisseurs la pilule des... près de six milliards d\'euros de perte nette qui devait être publiée pour le compte de  l\'année dernière selon les analystes. La firme a annoncé la semaine dernière des dépréciations d\'actifs à hauteur de 4,7 milliards d\'euros.Le groupe dévoilera aussi une nouvelle stratégie pour le positionnement de ses marques Peugeot et Citroën, de façon à éviter une concurrence frontale. Citroën devrait ainsi s\'orienter au moins partiellement vers des modèles plus simples, plus abordables, tandis que sa gamme DS doit occuper le haut du pavé. Reste à placer Peugeot quelque part entre les deux. Que va faire l\'Etat?Malgré les promesses de nette amélioration, la situation de PSA est tellement critique aujourd\'hui que le ministre délégué au Budget Jérôme Cahuzac a jugé \"possible\", vendredi, une entrée de l\'Etat au capital de PSA. Une éventualité, toutefois, qui \"n\'est pas à l\'ordre du jour\" selon le ministre de l\'Economie, Pierre Moscovici. Un cafouillage gouvernemental qui semble illustrer les hésitations. Les ventes mondiales du groupe automobile avaient chuté l\'an dernier de 8,8% à 2,82 millions pour les véhicules montés. Si l\'on intègre les modèles vendus en pièces détachées à Iran Khodro (Iran), le plongeon est encore plus spectaculaire: -16,5% à 2,96 millions.La banque PSA Finance sauvéeBonne nouvelle, mais temporaire et partielle: la Commission européenne a approuvé lundi une aide de la France au sauvetage financier de la Banque PSA Finance, sous forme d\'une garantie de 1,2 milliard d\'euros pour une durée de six mois. L\'autorisation est subordonnée à la présentation pendant cette période d\'un plan de restructuration pour le groupe PSA dans son ensemble, a ajouté la Commission, laquelle justifie cette décision par le fait que \"cette garantie est nécessaire pour assurer l\'accès de la Banque PSA Finance au marché et éviter tout effet de contagion au système bancaire français, qui affecterait le coût de financement des banques\". La Banque PSA Finance (BPF), qui propose des financements aux acheteurs de véhicules Peugeot et Citroën, n\'arrivait plus à se refinancer en raison des difficultés du groupe. En octobre dernier, l\'Etat avait volé au secours de PSA en accordant une garantie de 7 milliards d\'euros sur trois ans à la banque du constructeur. L\'accord de la Commission est donc partiel. Il ne conditionne pas l\'acceptation des 5,5 milliards restants, pourtant vitaux pour la banque de PSA .Un possible accord socialCe mardi, se tenaient des négociations entre la direction et les syndicats sur le plan de restructuration du groupe automobile. Quatre syndicats se sont déclarés favorables à un projet d\'accord sur l\'accompagnement des salariés concernés. La CFE-CGC, la CFTC, FO et le Syndicat indépendant de l\'automobile (SIA), majoritaire à Aulnay-sous-Bois, mais pas la CGT, ont jugé que des avancées positives avaient été faites lors de ces négociations, qui avaient débuté le 7 novembre. Ils ont toutefois précisé que le projet devait être soumis à l\'approbation des salariés et ne pourrait, le cas échéant, être adopté définitivement qu\'au cours d\'un prochain CCE prévu au printemps. 
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