Le maquis des sites Internet de l'administration bientôt simplifié

Classée en 2009 par l'Union européenne à la 6e place en matière d'administration électronique, la France peut encore mieux faire. « Nous arriverons à bousculer le mammouth », a d'ailleurs promis vendredi Nathalie Koscisuko-Morizet (NKM). La secrétaire d'État chargée de la Prospective et du Développement de l'économie numérique, qui s'exprimait lors de la présentation d'un rapport réalisé par un groupe d'experts, entend, en tandem avec Éric Woerth, le ministre du Budget et de la Réforme de l'État, considérablement améliorer, voire transformer les relations entre les usagers et l'administration. Plus de 10.000 sites !L'action du gouvernement devrait reprendre certaines des vingt-cinq préconisations du groupe de travail animé par le député UMP Franck Riester. D'abord, faire le ménage dans le maquis des sites publics sur Internet. Il en existerait plus de dix mille, et, rien que pour l'État, on en dénombre plus de mille. Éric Woerth souhaite ainsi que soit effectué dans les plus brefs délais un recensement de tous les sites Internet de l'État avec l'idée qu'un certains nombre d'entre eux soient regroupés ou supprimés. Le groupe Riester estime pour sa part que l'on pourrait diviser par dix le nombre de sites Web de l'État.Ensuite, il faut poursuivre sur la voie de la dématérialisation. Cela passe par le développement du paiement en ligne, par la multiplication des démarches administratives réalisables sur la Toile, voire la possibilité dans l'avenir pour chaque personne d'avoir accès à tous les services en ayant un identifiant électronique unique et sécurisé, évitant de mémoriser trop de mots de passe faciles à deviner. Expérimentations en coursSur tous ces sujets, la France ne part pas de zéro. Il y a quatre mois, Éric Woerth présentait un programme de quinze mesures pour simplifier la vie des Français. Celles-ci connaissent un certain succès. Ainsi, après une expérimentation dans trois villes, la possibilité de s'inscrire en ligne sur les listes électorales va être généralisée aux communes volontaires. « On ne va pas les obliger », souligne le ministre, qui renvoie à plus tard le recours à la contrainte. La dématérialisation des démarches administratives pose d'ailleurs la question des moyens des collectivités locales. Toutes n'ont pas les personnels capables de mener ce type de projet à bien, ni les fonds pour les financer. D'autres chantiers sont engagés. « D'ici à la fin du mois de mars, un nouveau service en ligne sera expérimenté pour remplir en une seule fois tous les formulaires pour demander le renouvellement de sa carte d'identité, de son passeport et de sa carte grise », annonce Éric Woerth. Et, en juin prochain, les entreprises pourront réaliser leur déclarations d'embauche par smartphone. Un bon levier de réduction des coûtsNathalie Kosciusko-Morizet n'en fait aucun mystère. L'administration doit passer à l'ère des services personnalisés et du mobile. Partant du constat, sans doute excessif, que « nous avons tous trois téléphones portables dans nos poches », NKM veut développer une « proactivité de l'administration ». Le gouvernement veut ainsi développer des services comme l'envoi de SMS signalant aux usagers de renouveler leur passeport, de payer leurs impôts ou la prise de rendez-vous à un guichet à distance... Enfin, derrière cette conversion profonde de l'administration au numérique ? comme l'a montré le succès de la télé-déclaration et du paiement en ligne de l'impôt sur le revenu ?, le gouvernement dispose d'un levier non négligeable de réduction des coûts et de réorganisation de ses politiques publiques.
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