Le bloc-notes de Stéphane Soumier (BFM)

STRONG>Atomique« Quand la présence médiatique commence à ressembler à un bombardement massif, vous pouvez trouver deux motivations radicalement opposées », me dit un professionnel de la communication de crise : « Ou bien le chant du cygne [on sait que tout est perdu mais on tente un ultime sursaut], ou bien le cri de victoire [vous avez cru m'abattre, encore raté !]. » Ce lundi soir, la détermination d'Anne Lauvergeon me faisait plutôt pencher pour la seconde hypothèse. « Ce n'est pas la première fois qu'on essaie de me démembrer, dit-elle, mais je suis un modèle intégré solide. » Le propos est lancé avec un sourire de défi. Il est répété sur toutes les antennes possibles et imaginables, mais ça ne suffit pas à faire taire les rumeurs qui la donnent pour condamnée à la tête d'Areva. Alors, à propos de rumeurs, prenez donc la mienne pour ce qu'elle vaut, pas forcément plus solide que les autres, elle a le mérite d'expliquer pourquoi cette histoire n'en finit pas : « Il y a clairement une lutte au sommet de l'État », me dit un « insider » qui explique : « Claude Guéant [qui a géré en direct toute l'histoire Abu Dhabi] voudrait qu'elle parte, mais François Fillon et Christine Lagarde ne veulent pas en entendre parler, du moins pas maintenant. » Avec une telle configuration, comprenez que le champ de bataille médiatique est infernal, les « sources » se multiplient et les tirs de barrage sont incessants. Avouez que le flegme avec lequel Anne Lauvergeon accueille les obus a quelque chose de bluffant. PathétiqueTrois mots sur Total (je continue à penser que cette histoire est invraisemblable, est-ce que vous savez par exemple que la majorité des « raffineurs » de Dunkerque ont moins de 40 ans, ces gars-là savent parfaitement qu'ils ne feront pas carrière autour des cuves de diesel, alors pourquoi refuser l'évidence d'une mutation industrielle ? Mystère !!!). Trois mots que m'apporte un auditeur : « Après avoir subventionné la voiture électrique et imposé le maintien des capacités de raffinage, Christian Estrosi va bientôt proposer de faire rouler les voitures électriques à l'essence. »MagnifiqueLa générosité est en train de redessiner la carte des grandes fortunes. Et c'est le magazine « Forbes », celui qui fait autorité sur le rang des fortunes mondiales, qui semblait le regretter. « Si Bill Gates et Warren Buffett n'avaient pas tant donné aux oeuvres philanthropiques, ils seraient largement en tête », disait mercredi soir le patron du magazine. Oui, mais... ils ont donné énormément (le budget de la fondation Bill et Melinda Gates dépasse celui de l'Organisation mondiale de la santé), « et c'est une vague de philanthropie qui va toucher tout le monde », me dit la sociologue Virginie Seghers. Elle a étudié de près le sujet: « Cette nouvelle philanthropie touche maintenant les grands milliardaires émergents, mais aussi les chefs d'entreprise de rang bien inférieur, tout le monde, aujourd'hui, se sent obligé de ?rendre? un peu de ce qu'il a gagné... mais en en gardant le contrôle ! » Car c'est bien ça qui caractérise cette « nouvelle philanthropie », le modèle Bill Gates, c'est celui de la générosité efficace, on ne donne plus pour s'afficher, on donne pour réussir, avec des objectifs, des résultats mesurables, une logique d'entreprise. Formidable nouvelle, non ? Il sera bientôt mal vu d'apparaître en tête du classement « Forbes », à moins de pouvoir mettre en face l'éradication des sept plaies d'Égypte.
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