Opération commando à la tête de PSA

\"Directoire resserré\"? Le mot du communiqué de PSA est connoté positivement. \"Resserré\", ça donne l\'impression d\'un commando de choc, nécessaire pour remettre à flot un groupe automobile en crise.... Effectivement, le directoire de PSA Peugeot Citroën ne comprendra plus que quatre membres aux pouvoirs accrus, au lieu de six jusqu\'à présent. Et ce, à partir du 2 avril. Un resserrement, qui intervient à l\'occasion du départ de Guillaume Faury, - 45 ans, directeur de la recherche et du développement, qui part prendre la tête d\'Eurocopter -, et de Frédéric Saint-Geours - 61 ans, directeur des marques, qui prend une semi-retraite au sein du groupe en devenant chargé de mission. Un poste qui lui laisse beaucoup plus de latitude pour présenter, comme on lui en prête l\'intention, sa candidature pour remplacer Laurence Parisot à la tête du Medef.Pouvoirs très élargisLes quatre membres restants du directoire de PSA vont voir leurs pouvoirs et leurs domaines de compétence singulièrement élargis. Le président Philippe Varin, dont le mandat vient d\'être renouvelé sans toutefois que la durée en ait été fixée, \"supervisera directement le commerce et les deux marques Peugeot et Citroën\", explique un porte-parole. En effet, le poste de directeur des marques disparaît, chaque marque redevenant autonome, sous le contrôle direct de Philippe Varin. Les directeurs généraux des marques demeurent  Frédéric Banzet pour Citroën (et DS) et Maxime Picat (pour Peugeot), qui ne siègeront toujours pas au directoire du consortium. Le directeur financier du groupe, Jean-Baptiste de Chatillon, devient le numéro deux officieux de PSA. Il supervisera notamment les pièces et services, les succursales de Peugeot et Citroën et la région Amérique latine. Le troisième membre du directoire, Grégoire Olivier, continuera de diriger la région Asie, mais il supervisera également la Russie. Enfin, Jean-Christophe Quémard, directeur des programmes, supervisera aussi la recherche  et le développement, les achats, la logistique et l\'industriel, c\'est-à-dire tout ce qui concerne directement l\'alliance nouée fin février 2012 avec l\'américain GM.L\'homme des plates-formesLe nouveau directeur de la recherche et du développement, qui ne sera pas membre du directoire, est Gilles le Borgne, 50 ans, entré chez PSA en 1987. Il était jusqu\'ici directeur de la toute nouvelle plate-forme modulable EMP2, qui permet d\'alléger singulièrement les véhicules tout en produisant divers modèles, de la compacte à la gamme moyenne supérieure. La prochaine compacte Peugeot 308 et le futur monospace compact Citroën C4 Picasso seront les premiers modèles sur cette plate-forme flexible. Enfin, les ressources humaines et l\'industriel sont scindés en deux. Denis Martin garde l\'industriel, mais cède les ressources humaines à  Philippe Dorge, 46 ans, qui était jusque là directeur du site de mécanique de Trémery, en Lorraine. Philippe Dorge aura pour tâche cruciale d\'améliorer le dialogue social et de préparer un accord de compétitivité avec les partenaires sociaux.Des hommes du sérailBref, le groupe concentre les pouvoirs entre moins de têtes, tout en mettant l\'accent sur les marques Peugeot et Citroën. Par ailleurs, le groupe insiste sur l\'importance des relations sociales. Notons que les nouveaux promus comme Gilles Le Borgne ou Philippe Dorge sont tous des spécialistes dans leur domaine, ayant fait toute leur carrière au sein du groupe. Fini le temps où le consortium cherchait des compétences ailleurs, de préférence hors de l\'automobile. Priorité désormais aux connaisseurs du secteur et de l\'entreprise. Comme le font les constructeurs allemands.
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