La croissance française entravée par la morosité européenne

Compte tenu de l'interdépendance des économies européennes, la France ne pourra trouver seule le chemin d'une croissance forte et durable. En attendant qu'elle parvienne à modifier la structure de ces échanges commerciaux internationaux et profitent enfin du dynamisme des pays émergents, la France ne peut compter que sur le dynamisme des pays de l'Union européenne qui absorbent à eux seuls 62% de ses exportations. A lui seul, notre puissant voisin allemand, notre principal partenaire commercial achète 15% des produits made in France vendus à l'étranger.Rares bonnes nouvellesProblème, l'environnement économique sur le Vieux Continent est morose même si quelques bonnes statistiques se font jour, comme le rebond de 1,7% de la production industrielle en zone euro en janvier. Une performance qu'il convient de relativiser puisque ce rebond s'explique surtout, selon Clemente de Lucia chez BNP Paribas, par le dynamisme de la demande extérieure. "Un dynamisme qui devrait se poursuivre au cours des prochains mois, à la différence de la demande intérieure qui devrait rester faible", anticipe l'économisteSelon l'enquête de conjoncture réalisée par l'Insee et ses homologues européens, la confiance des industriels et des consommateurs reste plantée bien en dessous de leur moyenne de longue période, malgré une légère amélioration en février. Ainsi, l'indicateur synthétique mesurant le climat des affaires est stable en France, en Allemagne et en Espagne. Il augmente en revanche en Italie, aux Pays-Bas et en Belgique.L'exception allemandeDu côté des citoyens européens, l'heure n'est pas non plus à l'euphorie. Loin de là. "L'indice de confiance des consommateurs européens continue de reculer. Il baisse dans les principaux pays de la zone euro", constate l'Insee. Seule exception : l'Allemagne où la confiance se redresse, mais pas assez pour inciter les consommateurs à consommer davantage qu'au cours des derniers mois.Et l'avenir ? Les économistes de la Société Généralecute; Générale sont assez pessimistes. "Plusieurs pays resteront en récession cette année, l'Espagne, la Grèce et l'Irlande enregistrant des baisses de PIB de respectivement 0,3%, 0,5% et 1,2%", selon leurs calculs. "Parallèlement, la reprise se confirmera en Allemagne et en France ainsi que dans le Benelux, mais à un rythme modéré : la plupart des mesures de relance ayant soutenu la consommation privée en 2009 commencent à s'épuiser", ajoutent-ils. Dans ce contexte, le retour de la confiance n'est pas envisageable à court terme. Le serpent n'a pas fini de se mordre la queue.
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