Derrière la photo du G8

Fait-on des sommets pour les traditionnelles photos de famille ou pour faire avancer les dossiers ? Le G 8 de l'Internet voulu par Nicolas Sarkozy aura sa belle photo, c'est déjà ça. Pour le reste, restons prudents. Le e-G8 Forum, c'est son nom, qui se tiendra à Paris le mois prochain à la veille du G8, le vrai, de Deauville, réunira autour du chef de l'État les grands patrons français de l'économie numérique, mais on retiendra davantage sur la photo Mark Zuckerberg (Facebook) ou Eric Schmidt (Google). Faut-il brocarder l'initiative du président de la République au motif qu'elle risque fort de ne déboucher que sur une déclaration de généralités ? Non. C'est même une démarche excellente. Car la régulation de l'Internet ne peut pas se concevoir nationalement. Et cette difficulté n'a certes pas empêché l'essor formidable du Web, ni des services numériques qui s'y épanouissent. À l'heure de Facebook et des questions de conservation des données personnelles qu'il met au grand jour, ou de WikiLeaks et des incertitudes apparues sur les règles en matière de liberté d'expression et de circulation de l'information, le besoin d'une entente internationale sur des principes communs apparaît urgent. Sans oublier la question de la neutralité de l'Internet, à savoir qui doit payer pour des réseaux qui risquent de saturer un jour ou l'autre. Le hic est que, pour aller vite, Nicolas Sarkozy a pris le parti de rechercher une déclaration commune de chefs d'État. Or, l'idée de liberté sur Internet recouvre des notions très différentes selon les continents. Un travail, moins paillettes sans doute, sur les mécanismes administratifs de régulation de la Toile (une réforme de l'Icann, par exemple) aurait sans doute été plus utile pour nous sortir de quelques dangereuses incertitudes juridiques planétaires. [email protected]
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.