L'unité du PS une nouvelle fois mise à l'épreuve

Il y a urgence. Martine Aubry présidera le 20 avril un groupe de travail en présence des principaux dirigeants socialistes, de François Hollande à Henri Emmanuelli, pour tenter de parvenir à une unité sur les retraites. Le bureau national se réunira dans la foulée, avant un conseil national - le parlement du Parti socialiste - le 27 avril, pour établir les grandes orientations du texte sur « un nouveau modèle de développement », qui sera soumis au vote des militants le 20 mai, avant une convention nationale le 29 mai. La question des retraites ne constitue qu'une partie de cet avant-projet présidentiel, aux côtés de la réforme fiscale ou du dossier européen.Après le pas de deux de Martine Aubry sur l'âge légal de départ à la retraite - la première secrétaire du PS a brièvement envisagé de le repousser «à 61 ou 62 ans» - les socialistes ont réaffirmé leur attachement à la retraite à 60 ans, une «ligne rouge», selon Pierre Moscovici, qui pilote la convention sur le projet. Espérance de vieLe débat entre socialistes a donc glissé vers une autre question. « Il ne vous a pas échappé qu'un ancien premier secrétaire prônait l'allongement de la durée de cotisation », a relevé lundi le porte-parole du PS, Benoît Hamon, faisant référence aux propos de François Hollande, partisan d'une telle solution, avec un réexamen tous les cinq ans en fonction de «l'espérance de vie». «Le PS ne défend pas cette position», a souligné Benoît Hamon, avant de préciser que deux options pourraient être proposées au vote militant. Dimanche, Vincent Peillon a donné de la voix contre François Hollande mais aussi contre Manuel Valls, qui propose carrément «un pacte national» sur les retraites avec la droite et les partenaires sociaux. «Il y a deux choses qu'on ne peut pas faire : un, remettre en cause la retraite à 60 ans, et deux, pire encore, allonger la durée de cotisations». «Les Français se sont déjà fait avoir en 2007 sur travailler plus pour gagner plus, là, c'est travailler plus pour avoir de plus petites retraites», a lancé l'ancien proche de Ségolène Royal. Visiblement soucieux de ne pas offrir à l'Elysée le spectacle de nouvelles divisions, Benoît Hamon met l'accent sur «le tabou du financement» des retraites en se prononçant pour une modification de l'assiette des cotisations patronales, qui seraient calculées sur la valeur ajoutée produite par l'entreprise et non plus sur la masse salariale. Deuxième piste de financement : la mise totale à contribution des revenus financiers actuellement exonérés de cotisations sociales, une proposition avancée en 2007 par le président de la Cour des comptes, Philippe Séguin. Hélène Fontanaud
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