Bénéfice surprise et confusion à France Télévisions

La rumeur, encore... Tout le week-end, elle a couru sur Internet, des sites « Mediapart » au Point.fr en passant par « Electron Libre » : Alexandre Bompard, patron d'Europe 1, serait le successeur de Patrick de Carolis, actuel PDG de France Télévisions, dont le mandat court jusqu'en août ; la décision serait même annoncée ce mardi. à la manoeuvre, à en croire le blog de Renaud Revel sur l'express.fr, Alain Minc et Stéphane Courbit, prenant des contacts pour constituer la nouvelle équipe dirigeante. Jusqu'au démenti, dimanche, de l'Elysée, assurant qu' « aucune décision n'était prise ». Cette accélération visait à déstabiliser l'équipe en place et à lui forcer la main sur la cession de la régie, croyait savoir « Mediapart ». Les négociations avec le tandem Publicis ? Lov de Stéphane Courbit, candidat à la reprise de 70 % du capital de France Télévisions Publicité, et que l'élysée semble soutenir, sont dans les faits suspendues. Après l'examen par la direction de France Télévisions des conflits d'intérêt potentiels de la part de ces repreneurs, est venue la semaine dernière l'initiative de Jean-François Copé, chef de file des députés UMP, en faveur d'un maintien de la publicité en journée sur France Télévisions après 2011. Le conseil d'administration débattra de la poursuite du processus de la cession de la régie. Il devrait opter entre une suspension pure et simple, une révision du processus (par exemple, une ouverture plus restreinte du capita) ou de sa poursuite, mais en repoussant l'issue à la décision définitive sur la publicité en journée... Une date fixée par la loi à mai 2011 et qui, a assuré Franck Louvrier, conseiller à l'élysée, ne changera pas malgré l'ardeur de certains députés UMP. Autant d'incertitudes qui brouillent la lecture des comptes 2009 examinés ce mardi par le conseil. Des documents transmis au conseil dont « La Tribune » a eu connaissance font état d'un redressement spectaculaire du groupe public, qui passe d'une perte nette de 78 millions d'euros en 2008, à un bénéfice de 19,6 millions en 2009, (au lieu du déficit de 135 millions inscrits au budget). Mais ils laissent entière la question de la pérennité de ce rétablissement, en cas d'arrêt total de la publicité. Par rapport à l'année 2007, avant l'annonce par Nicolas Sarkozy de l'arrêt de la publicité, le groupe public a, en 2009, plus que doublé son résultat d'exploitation à 68,7 millions d'euros. Le plan d'affaires négocié avec l'état l'an dernier ne prévoyait ce retour à l'équilibre opérationnel qu'en 2011 et un an plus tard pour le résultat net. Une situation permise par des recettes publicitaires réalisées en journée de 405 millions d'euros, au lieu des 260 budgétés, soit une hausse de 8 % par rapport à 2008 sur les tranches d'avant 20 heures. Si l'arrêt de la publicité après 20 heures se solde au total par 383 millions de recettes publicitaires de moins qu'en 2007, la subvention publique de 415 millions d'euros, versée en 2009 en sus de la redevance, a donc bien compensé. Côté dépenses, les charges restent en hausse de 3,2 % par rapport à 2008 (lire ci-contre). Notamment du fait de l'alourdissement des missions de service public qui justifie le montant de la compensation, plaidera le groupe à Bruxelles. Car la Commission européenne, qui étudie ce nouveau mode de financement, doit décider prochainement s'il y a eu ou non « surcompensation » par le budget de l'état. Situation saineUne incertitude de plus. Mais en l'état, l'actuelle équipe dirigeante laissera donc une situation saine avec une trésorerie, tombée dans le rouge en 2009, restaurée à 151 milions d'euros fin décembre. Elle devrait pourtant avertir son conseil que le retour à l'équilibre reste à consolider. Après la maîtrise des coûts externes réalisés en 2009, c'est sur les synergies internes liées à la réorganisation en entreprise unique que devront être financés les développements à venir. L'effort sera d'autant plus important en cas d'arrêt total de la publicité fin 2011. Le plan d'affaires prévoit alors une hausse de dotation budgétaire de 200 millions d'euros. Soit 200 de moins que les recettes publicitaires engrangées en 2009.
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