Ce n'est pas sans raison si Nantes a été élue il y a quelques mois « Capitale verte de l'Europe » pour l'année 2013 par la Commission européenne. Son dernier projet en date consiste à équiper 70 de ses bâtiments publics de capteurs, chargés de mesurer leur consommation en eau, électricité et énergie. « Nous avons déjà réalisé d'importantes économies, qui nous ont valu le label Cit'ergie [destiné aux collectivités qui s'efforcent d'améliorer leur politique énergétique en cohérence avec des objectifs climatiques, Ndlr] », se félicite Bernard Courcoux, directeur du bâti pour Nantes et Nantes Métropole. Après la mise en oeuvre de solutions techniques (isolation, chaudières plus performantes...), « il nous restait un pas à franchir pour faire en sorte que les usagers aussi soient économes, car les économies d'usage peuvent représenter 10 % des consommations ». La solution Vizelia, qui mesure ces consommations par capteurs, les centralise puis communique en temps réel des tableaux de bord aux usagers, aux services techniques municipaux et aux élus, avait tout pour séduire la ville. D'autant plus qu'elle a été sélectionnée par le programme européen Life +. Le projet, qui concerne également la ville espagnole de Vigo et s'élève à un coût total de 1,8 million d'euros, sera donc cofinancé à hauteur d'un tiers par l'UE. En tout, environ un millier de capteurs seront installés dans des bâtiments qui reçoivent un nombreux public (gymnases, écoles, bibliothèques). De quoi jouer à plein un rôle de sensibilisation auprès des usagers, en plus d'un rôle d'alerte sur les dysfonctionnements. « À Vigo, nous aurons aussi à gérer la production d'énergie car la ville est équipée en photovoltaïque », précise Fabrice Haïat.En mode SAASComme ses deux frères, qui ont pris avec lui en 2007 la relève de leur père et avant lui de leur grand-père, le jeune patron est resté aux commandes de Vizelia lorsque l'entreprise a été reprise par le groupe Schneider Electric en décembre 2010. Leurs solutions, qui fonctionnent en mode Saas (software as a service) nécessitant un investissement informatique bien plus léger qu'une solution traditionnelle, permettent au leader français de la gestion d'énergie, de compléter ses solutions de gestion et d'automatisation des bâtiments intelligents. Une corde de plus à son arc pour offrir à ses clients (collectivités, foncières, property managers...) la possibilité de réduire de 30 % les consommations d'énergie de leurs bâtiments. Publics, tertiaires ou de logements, les bâtiments français contribuent à plus de 40 % de la consommation d'énergie et près de 25 % des émissions de CO2. « Après une période de surinvestissement dans le neuf et de focalisation sur les labels délivrés à la construction, on observe une bascule vers la rénovation de l'existant et le suivi des consommations dans la durée », se félicite Fabrice Haïat, qui espère bien convaincre durablement Nantes au-delà du projet Life + prévu sur deux ans. D. P.

latribune.fr

24 Mai 2011, 12:30

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