L'affaire Tapie-Lagarde en 7 rebondissements

1993 : Tapie vend Adidas puis réclame la plus-value empochée par le Crédit Lyonnais15 février: Adidas est vendu par Bernard Tapie pour 315,5 millions d\'euros à un groupe d\'investisseurs dont le Crédit Lyonnais, alors sous contrôle public. L\'année suivante, Bernard Tapie est placé personnellement en liquidation judiciaire. Robert Louis-Dreyfus, président du directoire d\'Adidas depuis avril 1993 en prend le contrôle pour 701 millions d\'euros. L\'homme d\'affaires dénonce la vente et réclame au Crédit Lyonnais les 229 millions d\'euros de plus-value que la banque a dégagés lors de la cession. En 1998, il réclamera 990 millions d\'euros pour \"montage frauduleux\".>> Bernard Tapie et l\'affaire Adidas: vingt ans de rebondissements2005: Condamnation du Consortium de réalisation30 septembre: après des années de procédures, la cour d\'appel de Paris condamne le Consortium de réalisation (CDR), organisme public gestionnaire du passif du Crédit Lyonnais, à payer 135 millions d\'euros à Bernard Tapie. La Cour de cassation casse l\'arrêt en 2006. Mais Christine Lagarde, alors ministre de l\'Economie, invoque la nécessité de mettre fin à une procédure judiciaire longue et coûteuse. Le 25 octobre 2007, le CDR accepte la saisine d\'un tribunal arbitral (privé).2008: le Consortium de réalisation doit verser 400 millions d\'euros à Bernard Tapie11 juillet: le tribunal arbitral condamne le CDR à verser 285 millions d\'euros à Bernard Tapie (environ 400 millions d\'euros avec les intérêts). Bercy renonce à tout recours (le Crédit Lyonnais étant public lors de la vente) et assure que l\'homme d\'affaires ne touchera au final que 20 à 50 millions d\'euros.2010: Bataille de chiffres entre Bernard Tapie et le Canard enchaînéBernard Tapie chiffre à \"environ 30 et 40 millions d\'euros\" la somme définitive qui lui reviendra (ainsi qu\'à sa femme) en règlement du conflit Adidas. Il répond ainsi au Canard enchaîné qui avait révélé quelques semaines plus tôt que l\'homme d\'affaires devrait en fait toucher 210 millions de l\'Etat. Cette information avait alors provoqué un tollé et des explications embarassées de la ministre de l\'Economie Christine Lagarde, réfutant tout privilège fiscal.2011: ouverture d\'une enquête sur Christine Lagarde pour \"complicité de faux\" et \"complicité de biens publics\"10 mai: à la demande de députés socialistes, le procureur général de la cour de cassation saisit la Cour de justice de la République (CJR) d\'une enquête sur Christine Lagarde pour abus d\'autorité (passible de cinq ans de prison). Elle est en effet soupçonnée d\'avoir recouru à un arbitrage privé en ayant eu connaissance de la partialité de certains juges arbitres et de ne pas avoir exercé de recours contre cet arbitrage controversé. Deux mois plus tard, le 26 juillet, le Conseil d\'Etat rejette les pourvois du député centriste Charles de Courson et de deux contribuables demandant l\'annulation de l\'arbitrage.Le 4 août, la Cour de justice de la République (CJR) - instance habilitée à juger des ministres pour des actes commis dans l\'exercice de leur fonction - ouvre une enquête sur Christine Lagarde pour \"complicité de faux\" et \"complicité de détournement de biens publics\" (passible de dix ans de prison). Malgré cela, le FMI maintient sa confiance à sa directrice générale en poste depuis un mois. La CJR estime dans ses motivations que Christine Lagarde s\'est impliquée \"personnellement\" et que l\'arbitrage comporte \"de nombreuses anomalies et irrégularités\".Enfin, le 9 décembre, le PDG d\'Orange Stéphane Richard, ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde, est interrogé comme témoin par la CJR.2012: ouverture d\'une information judiciaire contre X pour \"usage abusif des pouvoirs sociaux et recel de ce délit\" au préjudice du CDRLe 18 septembre débute le volet non-ministériel de l\'affaire avec l\'ouverture à Paris d\'une information judiciaire contre X pour \"usage abusif des pouvoirs sociaux et recel de ce délit\" au préjudice du CDR. Sont implicitement visés l\'ex-président du CDR Jean-François Rocchi et Bernard Scemama, ex-président de l\'entité contrôlant le CDR, l\'Etablissement public de financement et de réalisation (EPFR).2013: perquisitions aux domiciles de Bernard Tapie, Stéphane Richard et Christine Lagarde24 janvier: Le Monde révèle la menée de perquisitions chez Bernard Tapie et Stéphane Richard, actuel patron de France Télécom. Suivront des perquisitions chez les avocats de Tapie et du CDR puis chez les trois juges arbitraux (l\'avocat Jean-Denis Bredin, le magistrat en retraite Pierre Estoup et l\'ex-président du Conseil constitutionnel Pierre Mazeaud). Des perquisitions rendues possibles car les juges du pôle financier ont obtenu le droit d\'enquêter également pour \"faux\" et \"détournement de fonds publics\".Un mois plus tard, le 27 février, c\'est au tour du domicile de Claude Guéant - secrétaire général de l\'Elysée lors de l\'arbitrage - d\'être perquisitionné. Puis, le 20 mars, même visite judiciaire au domicile parisien de Christine Lagarde. Malgré cela, huit jours plus tard, le FMI assure toujours faire \"confiance\" à sa directrice. Un mois plus tard, l\'avocat de Christine Lagarde annonce que la directrice du FMI sera convoquée devant la Cour de justice de la République fin mai. 22 mai: Christine doit s\'expliquer jeudi devant la Cour de justice de la République. La patronne du FMI, qui se dit sereine et déterminée, est menacée d\'une mise en examen. Si elle devait l\'être, la question de sa légitimité à la tête du FMI se posera. D\'autant que Bercy envisagerait de déposer un recours en nullité de la procédure selon le quotidien Le Monde.
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