Fitch salue la solvabilité des banques européennes...mais alerte sur leur rentabilité

Ça ne va jamais. Telle aurait pu être la conclusion des banques européennes, à l\'issue de la conférence sur le secteur organisée par Fitch, mercredi, à Paris. « L\'amélioration des ratios de solvabilité des principales banques européennes pourrait nous conduire à relever les notes de certaines d\'entre elles, au cours des 18 prochains mois », a d\'abord laissé espérer Bridget Gandy, directrice associée de Fitch, en charge des sociétés de services financiers. Avant de nuancer : « L\'ampleur de ces éventuels relèvements risque d\'être freinée par l\'évolution de la rentabilité des banques, laquelle devient modérée, voire faible. »Un ratio de solvabilité compris entre 9% et 12%Une douche froide pour les banques européennes, qui n\'ont pas ménagé leurs efforts, ces deux dernières années, afin de renforcer leurs fonds propres, via des cessions d\'actifs et la mise en réserve d\'une partie de leurs bénéfices. Et ce, dans la perspective de Bâle III, cette réglementation qui devrait entrer en vigueur début 2014, en Europe, et qui exige des banques qu\'elles disposent de fonds propres suffisants pour faire face à une baisse subite de la valeur de leurs actifs, ou à une vague de retraits de la part de leurs clients. Avec un ratio de solvabilité compris entre 9% et 12% à la fin 2012, selon les données de Fitch, « la plupart des banques européennes satisfont déjà les exigences de Bâle III [qui réclame un minimum de 9% ; Ndlr] », reconnaît Bridget Gandy.Même satisfaction sur le front du ratio de liquidités, qui, dans le cadre de Bâle III toujours, commande aux banques de détenir un montant suffisant d\'actifs faciles à céder, en cas de crise aiguë de liquidités. « En la matière, la situation des banques européennes s\'est améliorée de façon très considérable », souligne Bridget Gandy, notant que les actifs de haute qualité des banques françaises, par exemple, représentent près de 10% du total de leurs actifs.Une hausse des dépréciations en vueMais, ce qui pèche désormais, pour l\'agence de notation, c\'est la stagnation - à un faible niveau, qui plus est - de la rentabilité des banques. « Du fait de la récession en zone euro [qui décourage les ménages et les entreprises de solliciter les prêts dont vivent les banques ; Ndlr], à laquelle s\'ajoute un environnement de taux d\'intérêt très bas, il devient difficile, pour les banques européennes, de gagner de l\'argent », s\'inquiète Bridget Gandy. L\'experte de Fitch redoute également une diminution de la qualité des actifs des banques européennes et s\'attend, par conséquent, à « une hausse de leurs provisions pour dépréciations. » Ces dépréciations d\'actifs et de survaleurs (écarts d\'acquisition) qui avaient déjà lourdement affecté les résultats 2012 des banques européennes, et, tout particulièrement, françaises.  
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