Santander renforce ses ambitions en Allemagne

Après la victoire footballistique de l'équipe nationale espagnole, c'est Banco Santander qui veut à présent conquérir l'Allemagne. Ce lundi, le groupe espagnol a annoncé le rachat du réseau de banque de détail allemand de la banque suédoise SEB pour 555 millions d'euros. Cette vente était dans l'air depuis des mois et l'on savait que l'italien Unicredit, qui voulait renforcer le réseau de sa filiale HVB, était aussi intéressé. Pour Santander, cette acquisition, qui devrait être bouclée en fin d'année est clairement un nouveau pas dans sa stratégie de développement en Allemagne. Jusqu'ici, Santander disposait en Allemagne de 176 agences, mais était avant tout spécialisée dans le crédit automobile qui représentait 80 % de son activité et, grâce à des partenariats avec les concessionnaires, elle connaissait une croissance rapide et rentable. Elle peut d'ailleurs aujourd'hui revendiquer 7 millions de clients outre-Rhin. Avec les 173 agences de SEB, le réseau allemand du groupe espagnol va pratiquement doubler, lui offrant l'opportunité de renforcer son offre bancaire globale auprès de ses clients particuliers, même si les détails de la future stratégie de l'Espagnol restent inconnus. Emilio Bottin, le président de Santander, a néanmoins confirmé qu'il s'agissait là d'un « premier pas pour constituer une offre complète de banque de détail sur le premier marché européen ». L'opération confirme également l'appétit du groupe espagnol à l'international.Pour SEB, le bilan est amer. Faute d'une stratégie convaincante, l'activité de détail n'a jamais décollé. Avec un million de clients, les activités allemandes de la banque suédoises ont accusé une perte de 117 millions d'euros en 2009. La banque suédoise entend conserver les activités de financement des entreprises et d'immobilier, mais ne gagnera pas d'argent avec cette cession. Si le prix de vente se situe en effet 135 millions d'euros au-dessus de la valeur bilancielle de la filiale, la cession coûtera 375 millions d'euros et la restructuration des activités restantes 80 millions d'euros. En tout cas, ce rachat confirme l'intérêt que certaines grandes banques européennes portent au marché de détail allemand, pourtant réputé fort difficile et dominée au deux tiers par les caisses d'épargne et les banques mutualistes à la stratégie très conservatrice. Outre le rachat partiel de Postbank par Deutsche Bank en 2008, le Crédit Mutuel avait acquis la même année les activités de banque de détail de Citigroup en Allemagne. En mars dernier, il les a relancées avec une stratégie commerciale très agressive sous la marque de Targo Bank.
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