Opération déminage avant l'intervention du chef de l'État

« Claire Thibout dénonce ?la romance de Mediapart?. » Ce jeudi 8 juillet, le titre de l'article mis en ligne sur le site du Figaro.fr, accompagné d'un fac-similé de l'interrogatoire de l'ex-comptable de Liliane Bettencourt, annonce la contre-attaque de l'Élysée. Dans l'après-midi, Claude Guéant, le secrétaire général de l'Élysée, adresse lui-même un communiqué à l'AFP, estimant que « la vérit頻 est « rétablie ». Un peu plus tard dans la journée, le proche conseiller de Nicolas Sarkozy, qui, deux jours plus tôt, avait reçu dans son bureau Éric Woerth pour l'aider à préparer son intervention télévisée sur TF1, accueille à l'Élysée une demi-douzaine de ténors de l'UMP. But de la réunion?: organiser la suite de la riposte, en 1) pilonnant Mediapart?; 2) sortant de la boucle le président de la République?; 3) assurant le soutien d'Éric Woerth. Sur les ondes et les écrans de télévision, les lieutenants de la Sarkozie se relaient et tirent à vue, dénonçant les « méthodes fascistes » (Xavier Bertrand), « une certaine presse des années 1930 » (Christian Estrosi) ou encore une « collusion politico-médiatico-trotskiste » (Nadine Morano)... Si l'UMP dégaine du gros calibre, pour faire taire les critiques de plus en plus vives, l'entourage de Nicolas Sarkozy songe déjà à la suite. Car l'affaire Woerth-Bettencourt tombe au plus mal, en pleine réforme des retraites, alors que le chef de l'État, au plus bas dans les sondages, donne l'impression d'avoir perdu la main. « L'affaire s'étant déplacée vers Nicolas Sarkozy, avec la mise en cause du financement de sa campagne, il était devenu difficile pour l'exécutif de ne pas réagir », explique Bruno Jeanbart, directeur général adjoint d'Opinionway. Annoncée vendredi dernier, l'interview de Nicolas Sarkozy par David Pujadas (France 2) a été précédée, dimanche soir, par la publication du rapport de l'IGF, dédouanant Éric Woerth de toute intervention dans le dossier fiscal de Liliane Bettencourt. Après cette ultime opération de déminage, Nicolas Sarkozy pouvait donc enfin s'intéresser aux retraites, sujet prioritaire de discussion chez les Français. « Avec un double objectif, décrypte Frédéric Dabi, directeur du département Opinion à l'Ifop. Rassurer son électorat et redonner un cap à l'action présidentielle. » En espérant qu'avec l'été, les affaires prennent un peu de repos. Éric Chol
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