Generik irrite L'Oréal et consorts avec ses produits capillaires low-cost

Le 21 juillet, Generik ouvrira son premier showroom à Paris. Un aboutissement pour cette nouvelle marque spécialisée dans les produits capillaires à destination des professionnels. Et un problème supplémentaire pour L'Oréalcute;al, Schwarzkopf (Henkel), Wella ou Eugène Perma. Car, comme EasyJet en son temps, Generik, ou plutôt son fondateur, Bruno Mocher, taille des croupières aux grandes marques (10.000 salons conquis) grâce à un modèle 100 % low cost. Les concurrents facturent à prix d'or leurs produits et offrent tout le reste : formation, séminaire, ustensiles... « mais aussi parties de chasse ou bonnes places à Roland Garros », dénonce Bruno Mocher. Lui ne propose ni formation ni voyage de rêve. Il facture même ses méchiers, bols et autres pinceaux de coloration. Du coup, ses produits, fabriqués par des sous-traitants italiens, sont jusqu'à 75 % moins chers et ses ventes s'envolent en moyenne de 30 % par an depuis la création de l'entreprise en 2004, pour atteindre 3,1 millions d'euros en 2009 et 4,2 millions prévus cette année. « J'ai choqué la profession en parlant de prix quand tous misait sur le glamour, mais certains salons ont été sauvés de la crise grâce à moi », se félicite ce transfuge de L'Oréalcute;al. Son ancien employeur doit, d'ailleurs, regretter de l'avoir licencié en 2002 après douze ans de bons et loyaux services. C'est grâce aux 23.000 euros gagnés contre le géant des cosmétiques aux Prudhommes que ce « self made man », devenu commercial à 19 ans sans le bac, a pu commencer son business. En 2007, le groupe de Jean-Paul Agon a bien tenté un procès contre lui, pour contrefaçon et publicité trompeuse notamment. Il lui reprochait de laisser croire aux clients que ses produits étaient les « produits génériques » de L'Oréalcute;al. Mais devant un buzz du David contre Goliath défavorable, L'Oréalcute;al a préféré régler le litige à l'amiable l'an dernier. Offre grand publicPourtant d'autres s'agacent à leur tour. Comme Franck Provost, qui a récemment dénigré la qualité des produits Generik devant un parterre de salons affiliés. Car, non content de séduire les indépendants, Bruno Mocher réalise 50 % de son chiffre d'affaires avec les franchisés de grandes chaînes : Dessange, Jean-Louis David, etc. « Officiellement, ils doivent choisir les produits maison, mais c'est en fait facile de leur faire utiliser une marque moins chère derrière les bacs », explique le patron, qui continue de diversifier son offre en créant cette année sa première ligne à destination du grand public. Il s'est même payé une campagne de publicité sur TF1 et songe à concurrencer les kits coloration des grandes surfaces en les proposant au même prix dans les salons de coiffure. Sophie Lécluse
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