Les petits créateurs français de jeux vidéo ont bon moral

À chacun son « Observatoire des jeux vidéo. » Alors que celui diffusé par Médiamétrie, en fin de semaine dernière, dressait une typologie des joueurs, le premier observatoire du jeu vidéo mis en place par le CNC (Centre national du cinéma) et le Syndicat national du jeu vidéo (SNJV), publié ce lundi, fournit une radiographie des industriels du secteur. Plus précisément des créateurs et des développeurs de jeux. Les éditeurs, eux, ayant été trop peu nombreux à répondre aux questions du CNC et du SNJV, posées du 15 décembre 2009 au 15 avril, à 244 entreprises. « Ces premiers résultats contribueront à consolider les outils de la politique culturelle en faveur de l'industrie vidéo-ludique», explique le CNC.RecrutementL'enseignement le plus frappant de cet observatoire est sans nul doute l'optimisme des studios français de création, alors que le secteur du jeu vidéo panse ses plaies après deux années de crise. Les deux tiers des studios interrogés tablent sur une hausse de leur chiffre d'affaires, pour 2010. Un chiffre d'affaires modeste, au passage, les sociétés sondées ayant réalisé en moyenne une activité de 2,76 millions d'euros, l'an dernier. Le nombre de collaborateurs est à l'avenant, inférieur à 10 personnes dans 55 % des cas. Autre preuve du moral d'acier des créateurs français de jeux vidéo : leurs perspectives de recrutement, 81,3 % d'entre eux entendant procéder à des embauches en 2010. Environ 82 % des studios emploient des salariés en contrat à durée indéterminée. Si les sociétés françaises de création de jeux vidéo affichent une telle sérénité, c'est parce qu'elles misent beaucoup sur la commercialisation, en 2010, de jeux développés au cours des deux dernières années. Surtout, elles fondent de grands espoirs sur les jeux vidéo sur Internet. Près de 42 % comptent se développer sur le créneau des jeux en ligne sur ordinateurs en 2010, contre 37,5 % l'an dernier, et 26 % en 2008. Et que dire du potentiel des jeux sur mobiles ! 40,6 % des studios imagineront cette année des jeux pour téléphones portables. Ils n'étaient que 25 % à parier sur ce secteur en 2009, et 10,4 % il y a deux ans.Là où le bât blesse, c'est sur le front du financement. Plus de la moitié des créateurs (55,2 %) estiment que le crédit d'impôt recherche, le fonds d'aide au jeu vidéo et autres financements publics sont insuffisants. L'an dernier, les studios ayant bénéficié d'aides publiques ont reçu en moyenne 257.000 euros, contre 241.000 euros en 2008. Insuffisant, peut-être, mais en progrès. Christine Lejoux
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