Obligations et or détrônent les actions sur le long terme

Les certitudes sont faites pour être remises en question?: après plusieurs décennies de suprématie sans partage, les actions trouvent aujourd'hui leur maître. De fait, si vous interrogiez un boursier, il tenait jusqu'à présent le même discours?: « Sur longue période, les actions sont toujours gagnantes face aux obligations ou l'or. »Aujourd'hui pourtant, ces mêmes interlocuteurs sont bel et bien contraints de revoir leurs propos. Et lorsque l'on fait parler les chiffres depuis 1998, période permettant une véritable comparaison des trois classes d'actifs, force est de constater que les obligations sont les plus performantes.Pourquoi une telle remise en question?? Si l'on regarde de près les événements de ces dernières années, on peut relever une série d'éléments susceptibles d'expliquer ce phénomène. D'abord, la succession de crises économiques (en Asie en 1997, en Russie en 1998, aux États-Unis en 2007-2008, puis dans le reste du monde) a rendu les investisseurs beaucoup plus rétifs au risque. Et là où ils étaient prêts à se porter sur les actions en se disant que sur le long terme, ils seraient forcément gagnants, ils ont préféré s'orienter vers des produits moins risqués. D'où le retour en force des obligations, tant corporates (entreprises) que souveraines (États). Pour les mêmes raisons, cette moindre appétence pour le risque a tout autant favorisé le roi des placements sûrs, à savoir l'or, même si celui-ci n'offre aucun rendement.Et ce n'est très certainement pas la mise en place des nouvelles règles prudentielles en matière de fonds propres pour les établissements financiers dans le cadre de Bâle III qui devrait redorer le blason des actions. Compte tenu de ces nouvelles contraintes, il semble que ces établissements soient, en effet, sur le point de vendre une large part de leur portefeuille actions pour se mettre en conformité avec les nouvelles lois bientôt mises en vigueur. Un nouveau coup dur pour les valorisations des entreprises déjà bien affaiblies depuis un peu plus de dix ans si l'on en juge par l'évolution des PER (cours de Bourse par rapport au bénéfice net par action), ces ratios ayant déjà fondu de moitié sans parvenir à retrouver leur niveau d'antan.Les placements risqués sont-ils donc voués à végéter ces dix prochaines années?? Tout dépendra assurément de la configuration macroéconomique et de la vigueur de la reprise économique. En attendant, les boursiers ont radicalement revu leur façon de travailler avec une nette aversion pour la volatilité.
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