Avtovaz, l'allié russe de Renault, accuse de fortes pertes

utomobileAvtovaz, le constructeur des Lada, ne se porte pas bien. Le premier groupe automobile russe, dont Renault détient 25 % du capital, a affiché une perte nette de 19,5 milliards de roubles (450 millions d'euros environ) au premier semestre, presque vingt fois plus que sur la période correspondante de 2008. Et il s'attend à un déficit de 35 milliards sur l'année (800 millions d'euros environ). Le chiffre d'affaires a chuté de 46 % sur six mois, à 53 milliards (1,2 milliard d'euros). Les ventes ont reculé en volume, à 169.000 unités. L'usine géante de Togliatti (au bord de la Volga) tourne à 65 % de ses capacités seulement. La firme avait annoncé fin septembre une réduction de 30 % des effectifs, soit près de 28.000 suppressions de poste.Avtovaz affronte une chute du marché russe de 51 % sur neuf mois. Mais, plus structurellement, le constructeur, créé il y a une quarantaine d'années pour fabriquer des Fiat 124 sous licence, pâtit d'une gamme de voitures bas de gamme, peu fiables et techniquement obsolètes. Malgré des prix canon, les clients russes ne se précipitent pas. Et les véhicules sont pratiquement inexportables.Avtovaz croule sous une dette de plus de 40 milliards de roubles (920 millions d'euros), selon l'agence Interfax. Cette situation catastrophique oblige l'État russe, qui contrôle l'entreprise, à la refinancer. Et ce d'autant plus qu'Avtovaz a besoin de renouveler complètement sa gamme. Il a ainsi annoncé un programme d'investissements de 42 milliards de roubles (96O millions d'euros).transfert de technologiesDans ce contexte, Renault et son allié japonais Nissan sont disposés à aider Avtovaz sous forme d'un transfert de technologies. « Nous étudions la production à Togliatti de véhicules pour les trois marques Lada, Nissan et Renault, sur la même plate-forme [celle de la Dacia Logan] à partir de 2012 », expliquait hier une porte-parole du constructeur français, ajoutant : « Nous cherchons à optimiser les installations d'Avtovaz ». La « modernisation de la production se fondera sur les technologies mises à disposition par Renault-Nissan », a de son côté déclaré le vice-Premier ministre russe, Igor Chouvalov. « J'ai assisté à un séminaire de l'alliance sous la direction de Carlos Ghosn, au cours duquel ont été évoqués un programme anticrise et un projet d'entreprise », a affirmé pour sa part Igor Komarov, patron d'Avtovaz, cité par l'agence Interfax.Renault souhaite éviter la dilution de sa participation, une menace récemment brandie par le Premier ministre russe, Vladimir Poutine. Mais il ne veut pas injecter d'argent frais. Alain-Gabriel Verdevoye 2 x 60
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