Microsoft égare des données dans le « nuage informatique »

formatiqueLe numéro un mondial du logiciel se trouve au centre d'un incident aussi spectaculaire qu'embarrassant. Microsoft montre ainsi, malgré lui, une faille du « cloud computing », alors que la question de la sécurité des données stockées dans le « nuage informatique » formé par les grands centres de données auxquels on accède à distance, est régulièrement soulevée.Samedi, les utilisateurs du smartphone Sidekick, commercialisé par T-Mobile aux États-Unis, ont eu la mauvaise surprise d'apprendre par leur opérateur que les données personnelles auxquelles ils n'avaient plus accès depuis quelque temps avaient « presque certainement » été perdues à la suite d'un problème de serveurs chez Microsoft, qui en assurait la sauvegarde. « Nous continuons à travailler pour récupérer les données, mais la probabilité d'un succès est extrêmement faible », a déploré T-Mobile.À ce stade, ni T-Mobile ni Microsoft n'ont été en mesure de dire combien d'utilisateurs du Sidekick, vendu à environ un million d'exemplaires, seraient affectés par ce problème. Un porte-parole de T-Mobile a néanmoins précisé « ne pas penser » qu'il concernerait « une majorité d'entre eux ». Microsoft était responsable du service de sauvegarde des données personnelles du Sidekick depuis le rachat, il y a presque deux ans, d'une start-up baptisée Danger Inc, qui l'assurait à l'époque pour T-Mobile.incident assez rareCet incident est d'autant plus gênant pour le géant du logiciel qu'il vient de lancer son nouveau système d'exploitation pour téléphones mobiles, Windows Mobile 6.5, en communiquant abondamment sur sa fonction de sauvegarde en ligne. Les dysfonctionnements dans le « cloud » sont assez fréquents. Comme dans l'informatique directement gérée par les entreprises, au demeurant. Des boires e-mails ou des agendas peuvent être inaccessibles pendant quelques heures, par exemple. Mais les pertes de données, a fortiori de cette ampleur, restent assez rares. Les promoteurs du « cloud computing », et de son corollaire, le « Saas » (Software as a Service ou logiciel à la demande : le logiciel est hébergé chez l'éditeur et non pas installé sur le disque dur de l'ordinateur), insistent au contraire sur la sécurité de leurs services. Mais les grandes entreprises restent encore souvent réticentes à voir des données stratégiques hébergées chez des prestataires, pour des raisons de sécurité, autant que de confidentialité.D'autres font le choix inverse, alimentant la croissance du « cloud ». Symantec, numéro un mondial des logiciels de sécurité, a par exemple décidé de faire héberger toutes les données concernant sa gestion de la relation client chez SalesForce, pionnier du Saas. Google, qui cherche à concurrencer Microsoft avec sa suite bureautique Google Apps Edition Premier, à laquelle on accède en ligne, vient quant à lui d'enregistrer un important succès, en signant son plus grand client mondial. Sa suite bureautique va être déployée d'ici à 2010 auprès de 35.000 salariés du groupe Rentokil. En France, son plus gros client est l'équipementier automobile Valeo, avec 30.000 utilisateurs. Olivier Hensgen
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