Pour que vive la radio numérique terrestre ? !

Tout le monde s'accorde pour dire que la télévision numérique terrestre (TNT) est un formidable succès. La TNT a apporté la diversité, une nouvelle accessibilité, un indéniable confort, et enfin la gratuité à tous les télé- spectateurs. Qu'on s'en souvienne pourtant, son lancement avait été retardé par certains opérateurs historiques, qui prenaient pour prétextes, entre autres, des problèmes techniques et le risque de déstabilisation du secteur et du marché publicitaire. Aujourd'hui il semble que l'histoire se répète avec le lancement sans cesse repoussé de la radio numérique terrestre (RNT). C'est cela qui motive notre appel à la vigilance?: il ne faut pas mettre en péril ce que nous considérons comme un atout majeur pour le développement de notre profession.Rappelons en quelques mots ce qu'est la RNT?: la possibilité de recevoir un signal numérique sur un simple poste de radio, sans ordinateur, sans abonnement ni téléphone portable. C'est la radio que nous écoutons aujourd'hui... en mieux. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a lancé un appel aux candidatures pour le déploiement sur les 19 plus grosses agglomérations françaises.Alors que l'ensemble des candidats souhaitaient initialement diffuser leur programme via la RNT, les quatre groupes leaders de radios nationales privées ont décidé brutalement et unilatéralement de bloquer son arrivée.Pourquoi?? On peut se demander en quoi la RNT dérange tant ses détracteurs. Elle est gratuite, et offre en outre la garantie pour l'auditeur de ne figurer dans aucun fichier à son insu, alors que la traçabilité et l'analyse des données de consommation sont la matrice de l'avenir du Net. En clair, la RNT protège votre vie privée. Avec la RNT, impossible de savoir quelle radio vous avez écouté le matin dans votre salle de bains. Par ailleurs elle permet de réduire la fracture entre les zones qui bénéficient à ce jour d'une offre large et diversifiée. Par exemple, pourquoi Lille, Strasbourg, Brest ou Nice ne disposeraient- elles pas de l'offre de la région parisienne qui est riche de près de 50 programmes?? Avec la RNT, c'est la France entière qui est susceptible de recevoir, dans les meilleures conditions, un nombre beaucoup plus important de programmes radios. La RNT est donc un mode de diffusion quasi universel, novateur et gratuit, protecteur de l'intérêt général. Elle laisse aussi au CSA l'entièreté de son rôle de régulateur. En clair, ce ne sont pas les fournisseurs d'accès Internet qui réguleront le marché de la radio en fonction uniquement de perspectives de gains financiers. Les détracteurs de la RNT laissent entendre que son déploiement nécessiterait des dépenses excessives tant pour les opérateurs que pour les auditeurs. Certes les diffuseurs sont amenés à financer une double diffusion, mais ce coût est largement compensé par les fréquences FM gratuitement attribuées par le CSA aux opérateurs. Quant aux ménages, la loi prévoit que les industriels doivent équiper les récepteurs radio en RNT. Bien sûr, nous avons bien conscience qu'un certain nombre de conditions doivent être remplies, c'est pourquoi nous souhaitons?:- obtenir une implication plus importante des pouvoirs publics qui doivent envoyer un signal fort comme ils l'ont fait, toutes majorités politiques confondues, pour la TNT ;- relancer la procédure d'appel à candidatures dans les 19 villes choisies par le Conseil supérieur de l'audiovisuel en 2008 pour lancer la RNT ;- démontrer sa pertinence en lançant dans une dizaine de villes-tests une préfiguration avec une offre ouverte à tous ceux qui souhaitent y participer, éditeurs de programmes, industriels, diffuseurs, distributeurs. Le temps est venu de cesser les tergiversations. Nous voulons et nous demandons le lancement de la RNT en France.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.