Le cinéma retrace la percée des « nerds »

Les plus grands créateurs se sont inspirés de leur look. La littérature s'intéresse de plus en plus souvent à leur vie. Hier jugés ringards, vilipendés au cinéma comme de véritables losers, les « nerds » et autres « geeks », ces jeunes gens fondus d'informatique, vivant souvent enfermés dans une bulle virtuelle, sont désormais à la mode. Et il n'est pas étonnant que Hollywood ait jeté son dévolu sur le plus riche d'entre eux, Mark Zuckerberg, le cofondateur de Facebook, qui est, à 26 ans, le plus jeune milliardaire de la planète. De quoi inspirer au réalisateur David Fincher (« Seven », « l'Étrange histoire de Benjamin Button ») son film le plus épuré à ce jour : « The Social Network ». Un biopic non autorisé aux accents universels.Tout commence à l'aube des années 2000 à Harvard. Étudiant brillant, Mark Zuckerberg (joué par Jesse Eisenberg) se fait larguer par sa petite amie. Pour se venger, l'éconduit lance un site permettant à ses condisciples de voter pour la plus belle fille du campus. Ce qui attire immédiatement l'oeil des Winklevoss.Jumeaux bien nés, caricatures de la jeunesse wasp, ces derniers lui demandent alors de donner forme au site de rencontres réservé aux étudiants de Harvard qu'ils souhaitent lancer sur la Toile. Zuckerberg accepte mais s'empare de leur idée pour créer Facebook avec l'aide financière de son ami Eduardo Saverin (Andrew Garfield), tout en leur faisant croire qu'il travaille à leur projet. Quelques mois plus tard, il n'hésitera pas à trahir son ami au profit de Sean Parker (Justin Timberlake), le fondateur de Napster, qui lui promet de donner à Facebook une envergure sans précédent.Attention à ne pas prendre ce qui est conté ici pour argent comptant. Aaron Sorkin, le scénariste de « À la Maison-Blanche », a pris quelques libertés avec la réalité. D'autant que le film est inspiré du livre de Ben Mezrich, « la Revanche d'un solitaire » (éditions Max Milo) qui donne la parole... aux ennemis de Zuckerberg. Cela n'empêche pas le réalisateur de signer un film diablement divertissant, transformant l'ascension de cet ambitieux dans un univers de logarithmes visuellement aride, en un thriller jalonné de jalousies et de trahisons.Les comédiens sont pour beaucoup dans cette réussite. À commencer par Jesse Eisenberg qui campe ici un être à la limite de l'autisme, hautain, persuadé de sa supériorité intellectuelle, un jeune homme incapable d'aimer ses semblables, mais dont les saillies révèlent un humour féroce. L'occasion pour lui de donner leurs lettres de noblesse aux « nerds » via le septième art. Yasmine You
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