Les données privées, une mine d'or à hauts risques

Sur Internet, les enfants naissent à l'âge de 6 mois ! C'est le résultat d'une étude menée dans dix pays (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Espagne, Australie, Nouvelle-Zélande et Japon) par l'éditeur de logiciels de sécurité AVG. À 6 mois, un nourrisson sur deux aurait déjà sa photo mise en ligne par ses parents ou grands-parents. 81 % des enfants de 2 ans dans ces pays riches (ils ne sont « que » 74 % en France selon AGV) auraient, à leur insu, déjà une vie numérique. Rien de grave ? Il ne s'agit que de convivialité et de partage de photos entre amis, membres d'une famille ou collègues sur un réseau social comme Facebook. Sauf qu'il suffit d'essayer de retirer une photo partagée sur Facebook pour réaliser qu'il est déjà trop tard.Les problèmes de vie privée soulevés par Facebook sont de deux natures. D'abord, le risque d'intrusion dans la vie de personnes imprudentes, au premier rang desquelles figurent les jeunes (mais ils ne sont pas les seuls) qui laissent traîner sur la Toile des informations strictement privées (numéros de téléphone, adresses, relations des parents, etc.). Face à cela, le réseau social assure que tout est fait pour que chacun puisse contrôler à qui sont diffusées les informations et puisse les retirer à tout moment. La pratique en est loin. Cet été encore, Alex Türk, président de la Commission nationale de l'informatique et des libertés, fustigeait Facebook en réclamant un « droit à l'oubli » sur Internet.Analyse comportementaleLe second risque sur les données privées est leur utilisation à des fins commerciales. Le levier dont dispose Facebook pour vendre des publicités ciblées semble encore plus puissant que les mots-clés vendus par Google car, ici, le ciblage se fait sur une analyse comportementale de l'internaute et de son réseau. Les publicitaires travaillent à la mise en place d'outils pour monétiser ces espaces communautaires. Sans règles claires, l'autorégulation progresse peu. En France, une charte de bonne conduite sur la publicité ciblée a été signée fin septembre par Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État au Numérique, et les organisations professionnelles des annonceurs, des publicitaires et des régies Internet.La difficulté avec Facebook est sa propension à connaître des bugs en la matière. Ainsi, il y a quelques jours, la synchronisation de l'application Facebook sur l'iPhone permettait au réseau social de récupérer le répertoire de l'abonné... Aussi, Bruxelles compte à son tour se pencher sur des règles qui peuvent difficilement s'arrêter aux frontières. Jean-Baptiste Jacqu
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.