Les entreprises familiales ont la cote auprès des investisseurs

thématique d'investissementUne stratégie conservatrice vaut, pour une entreprise, parfois mieux qu'une politique de développement trop audacieuse. Surtout en période de crise. Les sociétés dites « familiales » en sont la parfaite illustration. Caractérisées par une forte implication capitalistique de leurs fondateurs, ces dernières devancent, parfois très largement, leurs indices de référence. À commencer par PPR (famille Pinault), qui, avec une hausse de plus de 20 % depuis le 12 septembre 2008, a nettement dépassé ses niveaux de cours précédant la chute de Lehman et figure en tête des meilleures performances du CAC 40 sur la période.En décidant d'introduire sa filiale de distribution CFAO, le groupe a, selon un observateur, fait preuve « d'un pragmatisme et d'un opportunisme que l'on retrouve souvent dans les structures familiales ». D'autres titres comme Michelin ou en encore LVMH (famille Arnault) ont également tourné la page de la crise. Sur d'autres compartiments tels que celui de l'indice SBF 120, les envolées sont parfois spectaculaires. Ainsi, Soitec, dont le capital est détenu à 7,1 % par son PDG, André Auberton-Hervé, a bondi de près de 130 % au cours des onze derniers mois. Dans le même temps, Bonduelle, contrôlé par la famille éponyme, s'est envolé de près de plus de 20 %, tout comme Bic (famille Bich).pérenniser l'outilParfois critiqués pour leur frilosité dans les phases d'expansion, les groupes familiaux démontrent que la prudence est bien mère de sûreté. « Après la chute de Lehman Brothers, les investisseurs ont massivement soldé leurs positions sans faire de distinction entre les titres de qualité et les valeurs aux profils plus risqués », note Guillaume Delorme, cogérant du fonds Oddo Génération. Mais depuis le début de l'année, l'expert constate que « les entreprises familiales ont, de nouveau, séduit les investisseurs par leur capacité à préserver leurs marges ». Citant, au passage, quelques exemples comme LVMH ou encore Publicis (Bleustein-Blanchet).En cas de reprise de l'activité, le marché ne sera-t-il pas tenté de s'intéresser de nouveau à des entreprises plus offensives, notamment en matière de croissance externe. Guillaume Delorme n'y croit pas. Selon lui, contrairement à d'autres, les groupes familiaux ont, d'une manière générale, réduit mais pas totalement gelé leurs investissements durant la crise. Et cela pour « pérenniser l'outil industriel ». Ils paraîtraient donc « mieux placés pour profiter d'une reprise et moins exposés au risque inflationniste lié à une éventuelle flambée des prix d'acquisitions ».Fabio Marquetty
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