Le groupe bancaire BPCE

C'est l'épreuve du feu pour BPCE et son patron François Pérol. Le groupe issu du rapprochement des Banques Populaires et des Caisses d'Épargne, qui a reçu 7 milliards d'euros d'aides de l'État, a en effet annoncé hier son intention de lancer une émission de titres super-subordonnés (TSS). L'objectif : lever des fonds sur le marché pour commencer à rembourser l'État (qui a apporté à BPCE 4 milliards d'euros sous forme de TSS, et 3 autres milliards sous forme d'actions de préférence), sous réserve de l'accord de la Commission bancaire, et faire des économies en obtenant sur le marché un taux d'intérêt moins élevé que celui promis à l'État, qui avoisinerait 9 %. BPCE se place ainsi dans le sillage du Crédit Mutuel, dont Bercy a indiqué début octobre qu'il avait remboursé, et de BNP Paribas et Société Généralecute; Générale, qui ont annoncé ces dernières semaines des augmentations de capital pour obtenir les fonds propres nécessaires. De son côté, Crédit Agricolegricole, qui n'a pas besoin de lever du capital pour rembourser les 3 milliards de TSS souscrits par l'État, devrait, selon le site d'information Wansquare, « solder son aide d'État dans la semaine qui vient ».« fenêtre de tir »Cette opération, dont le calendrier et les modalités ne sont pas précisés, constitue un véritable test de crédibilité pour le nouveau groupe mutualiste, dont l'existence légale remonte au 31 juillet, et pour son équipe dirigeante. BPCE, qui indiquait encore récemment suivre de près l'évolution des « conditions de march頻, veut désormais profiter d'une « fenêtre de tir » jugée « très favorable ». De fait, « le marché primaire des titres bancaires Tier One s'est rouvert depuis la fin août, et les primes de risque se sont fortement resserrées sur le marché secondaire », explique Nathalie Deliens, analyste crédit chez Société Généralecute; Générale, pour qui « l'émission de BPCE devrait être bien reçue, notamment par les institutionnels français ». Reste à savoir à quel montant BPCE parviendra à placer, et à quel taux. À titre de comparaison, la banque italienne Intesa a récemment émis pour 1,5 milliard d'euros à un taux d'intérêt de 8,375 %, tandis que Société Généralecute; Générale était « sortie » quelque temps plus tôt à 9,375 %. Signe encourageant, BPCE avait réussi, cet été, à placer sur le marché près de 800 millions dans le cadre d'une offre d'échange portant sur les titres de sa filiale Natixis.BPCE a réaffirmé hier que le remboursement des actions de préférence souscrites par l'État devrait intervenir en 2010. Les deux réseaux ont d'ailleurs lancé une campagne de placement de parts sociales, l'équivalent des actions dans le système mutualiste, dont le produit pourrait contribuer à ce remboursement.
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