Le revolving, oui, le surendettement, non

crédit à la consommationContrairement au député socialiste François Brottes qui s'apprête à déposer jeudi une proposition de loi pour supprimer le crédit renouvelable, Christine Lagarde estime, elle, que le crédit dit revolving « ne pose pas de problème quand il est bien utilis頻. Il faut juste en faire un « crédit responsable », a martelé hier la ministre de l'Économie. En déplacement dans une commission de surendettement à Saint-Denis, Christine Lagarde a défendu son projet de loi sur la réforme du crédit à la consommation et annoncé qu'elle soutiendrait deux amendements destinés à aménager la procédure de surendettement.Le premier vise à rendre éligibles à la procédure de surendettement les personnes propriétaires de leur logement. Jusqu'à maintenant, les dossiers de ce type étaient systématiquement rejetés par certaines commissions de surendettement. Résultat : « dans l'urgence ils bradent leur logement sans rien négocier et peuvent ensuite avoir des difficultés pour se reloger », expliquait Christine Lagarde ce week-end au « Journal du Dimanche ».crédit « responsable »Deuxième aménagement envisagé : supprimer les intérêts « intercalaires ». On appelle ainsi les intérêts calculés par les banques entre le moment où l'état de l'endettement du consommateur a été stabilisé par la commission et la mise en ?uvre des mesures d'apurement. Ils sont souvent réclamés aux ménages une fois passées les échéances des plans de remboursement. Au risque de les faire replonger.Autre piste explorée pour rendre le crédit à la consommation « responsable » : l'amélioration du fonctionnement du FICP (Fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers). Le projet de loi sur la réforme du crédit à la consommation prévoit qu'à l'avenir les prêteurs seront obligés d'apprécier la solvabilité des emprunteurs. En effet, aujourd'hui, il n'est pas toujours possible de savoir si un ménage est inscrit au FICP à un instant donné, car le fichier n'est pas alimenté en temps réel. En outre, il existe des délais importants entre la déclaration d'un incident de paiement et l'information des autres établissements de crédit. La modernisation du FICP devrait permettre une alimentation du fichier en temps réel « au plus tard en mai 2010, tant pour les inscriptions que pour les radiations », a déclaré Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, hier. Pour la consultation en temps réel, qui nécessite d'importants aménagements des systèmes informatiques tant dans les banques qu'à la Banque de France, l'échéance est plus lointaine : elle ne sera possible qu'à partir de décembre 2010.Sophie Rolland
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.