Les courtiers du LME restent confiants

MétauxMalgré le ralentissement du « restockage » en Chine, et des entrepôts du London Metal Exchange (LME) garnis à bloc, avec des stocks en hausse de 84 % à 5,6 millions de tonnes, les courtiers en métaux de base restent très optimistes quant à la hausse des prix. Lors de la conférence annuelle du LME hier, les analystes se sont succédé pour défendre le scénario d'un rebond des prix qui continuera encore l'année prochaine, essentiellement grâce à la Chine. Un optimisme relayé par la World Steel Association, qui a ramené lundi à Pékin sa prévision de recul de la consommation d'acier mondial à 8,6 % en 2009 contre une baisse de 14 % estimée en avril dernier car la demande chinoise devrait rebondir de 15 % en 2009.Pourtant, l'indice du LME, qui compile les principaux métaux de base (aluminium, cuivre, nickel, zinc, plomb et étain) a déjà fait un bond de presque 80 % depuis son point bas atteint à la fin de l'an dernier (il reste inférieur d'un tiers par rapport à fin 2007). « Il est possible qu'une correction se fasse sentir à courte échéance, reconnaît Jeffrey Christian, qui dirige CPM Group, un centre d'analystes de matières premières. Mais à long terme, nous estimons que la hausse des prix devrait être encore plus forte que lors des huit dernières années. »optimisme pas unanimeDerrière cette logique se trouve la Chine, dont la croissance reste très forte. C'est ce pays (comptant entre 30 % et 50 % de la demande mondiale) qui explique le rebond : après avoir violemment déstocké leurs métaux l'an dernier, les entreprises chinoises se sont mises à restocker au premier semestre. De plus, les problèmes d'accès aux crédits pour les entreprises rendent difficiles les investissements dans de nouvelles mines, limitant les nouvelles extractions de minerai.Gayle Berry, de Barclays Capital, défend le même scénario haussier, particulièrement sur le cuivre. Là encore, l'analyse est similaire : la croissance chinoise, couplée à une production faible et des ouvertures de mines difficiles dans des pays politiquement explosifs (la République démocratique du Congo et la Zambie ont de grosses réserves) lui font prédire une forte hausse des prix. Pourtant, au moins deux facteurs peuvent laisser sceptiques. D'une part, le restockage effectué par la Chine semble ralentir, et la croissance dépend désormais des économies de l'OCDE. Les analystes, qui se sont exprimés au LME hier, parient sur un retour de la croissance dans cette région du monde en « V », mais ce scénario est loin de faire l'unanimité. Tous les analystes ne sont d'ailleurs pas convaincus : « Il faut quand même tenir compte du ralentissement actuel de la demande dans l'OCDE », estime Michael Jansen, de JP Morgan. Éric Albert, à Londre
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