Retraites : la rue complique la tâche de l'exécutif

Ils ont réussi leur mobilisation de mardi. Et pressentent déjà que celle de samedi devrait être de même ampleur si le gouvernement ne modifie pas en profondeur son projet de réforme des retraites. En réunissant 3,5 millions de personnes selon la CGT (1,23 selon la police), les organisations syndicales ont démontré que les cortèges ne se déglonflaient pas. Et s'amplifiaient par rapport au 23 septembre qui avait rassemblé 3 millions de personnes (997.000 selon la police). Pour l'intersyndicale, le calendrier s'accélère. Le projet de loi a déjà été adopté à l'Assemblée nationale et l'exécutif pousse les sénateurs, qui l'examinent actuellement, à presser le pas. Les vacances de Toussaint approchent. Dans ce contexte, les leaders syndicaux ne cachaient pas, mardi, qu'il serait peut-être nécessaire de prévoir une nouvelle journée de mobilisation la semaine prochaine pour accentuer la pression sur l'exécutif. « Le gouvernement précipite le vote au Sénat car il panique. Mais si les manifestations sont fortes samedi, il n'y a pas de raison qu'on ne continue pas », soulignait François Chérèque, le leader de la CFDT, en tête du cortège parisien. « Nous allons continuer, la mobilisation ne va pas s'arrêter au motif que les sénateurs ont voté », renchérissait Bernard Thibault, de la CGT. La décision d'appeler à une nouvelle journée d'actions ne sera toutefois formellement prise que jeudi après-midi lors de la prochaine réunion de l'intersyndicale, le temps de prendre le pouls du terrain et de la jeunesse. Mardi soir, seuls des secteurs traditionnels tels que les raffineries ou les transports ferroviaires avaient appelé à une poursuite des arrêts de travail. Décision jeudi à la CGT Les assemblées générales qui se tiendront ce mercredi et jeudi matin permettront d'évaluer le risque de propagation de la grève à une part plus large de l'économie. Tiraillée entre une partie de sa base qui souhaite un durcissement de la contestation et sa direction confédérale qui préfère jouer la carte de l'élargissement du mouvement, la CGT devrait décider de sa stratégie jeudi matin lors d'un bureau confédéral. D'ici là, l'exécutif aura aussi pesé le risque de ne faire aucune nouvelle concession. Mardi, François Fillon a redit sa détermination à mener la réforme à son terme. Mais avec des mobilisations croissantes, dans un scénario très proche de celui du CPE en 2006, l'Elysée pourrait faire un geste pour, enfin, tourner la page des retraites.
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