L'Élysée tente de rebondir sur le terrain économique

Au plus bas dans les sondages, confronté à un mouvement social qui s'amplifie, Nicolas Sarkozy cherche la parade. Le chef de l'État se doit de frapper les esprits avant de signer l'un des derniers actes politiques de son quinquennat lors du remaniement prévu fin octobre ou début novembre. La contre-offensive s'esquisse logiquement sur le terrain économique, là où celui que l'opposition désigne comme « le président des riches » peine encore et toujours à convaincre l'opinion. Lors de la campagne de 2007, Nicolas Sarkozy avait su gagner l'appui des classes moyennes et populaires avec son « travailler plus pour gagner plus ». Un slogan rapidement traduit dans la loi Tepa de l'été 2007, devenue avec l'impact de la crise financière et économique un « boulet fiscal » pour la majorité, prise de plus dans les polémiques à répétition sur le bouclier fiscal. Les sondages réalisés ces dernières semaines montrent que l'opinion française est majoritairement favorable à la suppression du bouclier fiscal et au remplacement de l'impôt sur la fortune par une augmentation du taux d'imposition des personnes dont les revenus sont les plus élevés. En faisant de la fiscalité l'un des chantiers de la première moitié de l'année 2011, Nicolas Sarkozy tente donc un rééquilibrage idéologique tempéré toutefois par son souci de garantir « la compétitivité » de la France sur la scène économique internationale.Popularité au plus basMême s'il engage cette partie dans une des périodes les plus délicates de son quinquennat, Nicolas Sarkozy compte bien renverser la vapeur. Un sondage Ipsos pour l'hebdomadaire « Le Point » publié lundi montrait que, si la cote du chef de l'État est tombée à son plus bas historique depuis 2007, celle des leaders de l'opposition n'échappe pas à la mauvaise humeur de l'opinion. Comme le dit l'un de ses proches, le président de la République cherche donc à accentuer « l'effet de non-appétence » des Français pour la gauche. Plusieurs leaders socialistes ayant déjà plaidé pour une « révolution fiscale » en 2012, il s'agit donc de leur couper l'herbe sous le pied. Comme il faut tenter d'ancrer dans l'esprit des Français l'idée que la gauche ne tiendra pas son engagement de revenir sur le passage à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite. Nicolas Sarkozy dispose donc d'à peine 18 mois pour essayer de sauver une image de réformateur mise à mal par la crise économique et sociale. Le temps lui est compté.Hélène Fontanaud
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