Les faillites augmentent encore, mais à un rythme plus lent

ConjonctureDans le sillage du léger rebond de l'activité, qui devrait se traduire par une croissance de 0,5 % au troisième trimestre selon l'Insee, le rythme des défaillances d'entreprises perd de sa vigueur. Après avoir bondi de 21 % et de 15 % sur un an aux premier et deuxième trimestres, celles-ci n'ont augmenté « que » de 12 % au troisième trimestre, selon la société Altares, spécialisée dans l'information sur les entreprises. « Bien que peu réjouissant, ce chiffre confirme une chose, le pire semble derrière nous. À moins d'une catastrophe en fin d'année, l'année 2009 aura été moins mauvaise que prévu », explique Thierry Millon, le responsable des études chez Altares. Sur les neuf premiers mois de l'année, les défaillances ont tout de même augmenté de 17,5 %.L'industrie a payé le plus lourd tribut à la crise, même si, là encore, la progression des défaillances ralentit (+ 17 % au troisième trimestre et + 40 % entre janvier et septembre), tout comme dans les transports (+ 22 % et + 30 %). Faisant partie des secteurs les plus précocement touchés par la récession, l'immobilier sort un peu la tête de l'eau (+ 4 % et + 60 %). Sur le plan géographique, les bassins industriels sont évidemment les plus en difficultés, même si l'Île-de-France, dont l'économie est très tertiarisée, concentre 20 % des défaillances totales depuis janvier.La crise économique et les difficultés de financement n'expliquent pas seules cette explosion des défaillances. « Un tiers des entreprises qui ont cessé leur activité cette année n'avaient déjà plus de fonds propres avant le début de la crise », précise Thierry Millon. Le déblocage par l'Élysée de 2 milliards d'euros pour augmenter les fonds propres des PME tombe à pic. La décision de « limiter à 60 jours les délais de paiement ? ceux-ci expliquent une défaillance sur quatre ?, commence à produire ses effets. La révision en 2010 de la directive européenne de 2000 sur les délais de paiement fera également du bien », ajoute Thierry Millon.redressement« Une défaillance ne signifie pas pour autant que l'entreprise ferme », prévient l'expert. En effet, en fonction de leur état de santé, les tribunaux de commerce décident si l'entreprise doit cesser son activité, c'est-à-dire être liquidée, ou si elle est placée en redressement. Dans ce cas, elle a une chance de pouvoir repartir après avoir été restructurée. Une décision qui repose évidemment sur la capacité de l'entreprise à redémarrer. Si 55 % des PME sont immédiatement placées en redressement judiciaire, et ont donc une chance de ne pas sombrer, 75 % des TPE sont liquidées.
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