Pluie d'idées pour le grand emprunt

Finances publiquesAlors que Nicolas Sarkozy déjeunait hier avec Alain Juppé et Michel Rocard, coprésidents de la commission chargée de plancher sur l'utilisation du futur grand emprunt, les ministres Xavier Darcos (Travail) et Éric Woerth (Budget) poursuivaient leurs consultations avec les leaders des partenaires sociaux. Après François Chérèque (CFDT), Jean-Claude Mailly (FO) et Bernard Van Crayenest (CFE-CGC) hier, c'est au tour de Jacques Voisin (CFTC), Pierre Martin (UPA), Jean-François Roubaud (CGPME) et Laurence Parisot (Medef) de rappeler aux ministres leurs attentes concernant le futur emprunt.Seul Bernard Thibault (CGT) n'a pas souhaité participer aux consultations. La commission Juppé-Rocard, qui rendra ses conclusions début novembre, croule sous les propositions. À ce jour, le montant qui pourrait être levé n'est pas encore connu, mais au sein du gouvernement certains laissent déjà entendre que l'objectif de 40 milliards d'euros défendu par Michel Rocard pourrait être retenu. La somme pourrait être empruntée en deux temps, le Premier ministre ayant estimé début octobre sur BFM que 20 milliards d'euros semblaient être « un maximum pour l'an prochain », sans exclure une autre tranche pour l'année suivante. « zéro profit »Premier reçu, François Chérèque souhaite que le futur emprunt serve à financer une économie tournée vers le « développement durable » et les besoins sociaux liés au « vieillissement de la population ». Quant à Jean-Claude Mailly, il a plaidé pour qu'une partie des recettes de l'emprunt soit consacrée au fonds de réserve des retraites. Et demandé que l'emprunt soit « souscrit auprès des institutions financières », mais que les banques fassent « zéro profit » dans cette opération. Aujourd'hui, le patronat apportera aussi son écot à la réflexion commune. La CGPME, qui a présenté le mois dernier ses propositions, préconise ainsi d'investir non dans des technologies à proprement parler, mais plutôt de venir en appui de secteurs prioritaires comme l'e-santé ou l'écoresponsabilité, ou bien de développer certaines infrastructures comme le haut débit. Quant au Medef, officiellement, ce n'est que ce matin que le rapport synthétisant les propositions des fédérations sera présenté au conseil exécutif. Mais déjà certaines propositions sont connues. Outre le soutien aux fonds propres des PME, il s'agirait par exemple d'utiliser l'argent du grand emprunt pour développer des infrastructures de transport ou bien les campus universitaires en les rapprochant des entreprises. Le Medef insiste aussi sur la nécessité de réduire la dépense publique en même temps qu'il serait procédé à cet emprunt. Anne Eveno et Isabelle Moreau
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.