Les droits d'inscription bientôt doublés dans les universités britanniques

Les frais d'inscription des universités britanniques devraient bientôt doubler, voire tripler, mais aucun étudiant n'aura à les payer avant d'avoir obtenu son diplôme et trouvé un emploi. La proposition, contenue dans un rapport remis ce mardi au gouvernement britannique, n'est pas encore entérinée, mais le cabinet conservateur-libéral devrait largement le reprendre à son compte et l'appliquer à partir de 2012.Ayant besoin urgemment de réduire les dépenses publiques, Londres doit annoncer, dans son plan budgétaire la semaine prochaine, une forte baisse de l'enveloppe consacrée à l'éducation supérieure. Pour que la qualité des universités n'en souffre pas trop, il faut trouver un financement alternatif. Le rapport, commandé par le gouvernement précédent, et remis par Lord John Browne ? ancien directeur général de BP ? propose la solution la plus simple : faire payer les étudiants. Il propose de supprimer complètement le plafonnement des frais d'université, qui sont actuellement fixés à 3.700 euros. Il suggère cependant de les fixer autour de 7.000 euros, tandis qu'au-delà, les universités perdraient une partie de leur financement public.Pour compenser cette forte hausse des frais d'inscription, Lord Browne propose que les étudiants ne paient leurs frais universitaires qu'après avoir trouvé un travail. Ensuite, les étudiants rembourseraient la somme via un impôt de 9 % sur ce qu'ils gagnent au-delà de 24.000 euros. Pour un salaire moyen, cela peut signifier un remboursement sur plus de vingt ans.Ce système cherche à éviter que les jeunes issus des classes défavorisés soient bloqués dans leur accès à l'université. « Avec ce financement, étudier est sans risques (financiers) », argumente Lord Browne. Néanmoins, s'il n'est pas injuste socialement, un tel système revient à faire passer une large partie du coût de l'éducation supérieure de l'État aux particuliers. De plus, cela risque d'élargir le fossé entre les universités haut de gamme (Oxford, Cambridge...) et les autres : les premières pourront facilement faire payer des frais très élevés, tandis que les autres n'arriveront pas à attirer les étudiants si elles augmentent trop leurs prix.Un test pour la coalitionEnfin, politiquement, cela pose un grave problème à la coalition : les libéraux-démocrates avaient promis pendant la campagne électorale de supprimer les frais d'inscription. Cette promesse n'est plus « faisable », a reconnu ce mardi Vince Cable, ministre de l'Industrie et libéral-démocrate. Mais une trentaine de députés de son parti menacent de voter contre la réforme. Ce sera le premier vrai test de la coalition. Les gagnants d'un tel système seraient les 13.000 étudiants français (et les autres de l'Union européenne). S'ils ne travaillent pas en Grande-Bretagne, ils devraient en effet être exonérés de tout remboursement.
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