La renaissance de Maison Fabre

ModeL'ouverture de la première adresse parisienne de la Maison Fabre, en juillet 2008, au c?ur des jardins du Palais-Royal, avait annoncé la renaissance de l'une des plus grandes ganteries au monde. Cette rentrée, le spécialiste du gant cumule les projets pour accélérer le mouvement et redonner à la marque toutes ses lettres de noblesse. Depuis les années 1980, l'entreprise artisanale installée à Millau ? en 1924 ? avait en effet perdu de son brio. Difficile de succéder à la charismatique Rose Fabre, arrivée en 1946 à la tête de l'entreprise. Main de fer dans un gant de velours, c'est elle qui avait transformé l'usine de son mari en entreprise florissante, multipliant les voyages à l'étranger pour promouvoir la réputation de ses gants.Un patrimoine revisitéSon petit-fils Olivier ? venu en 1998 rejoindre son père et son frère ? entreprend à son tour, près d'un demi-siècle plus tard, un vaste travail de modernisation. Première étape, il a revisité le patrimoine familial dans le but de rajeunir l'image de la marque. Rénovation des ateliers (avec l'architecte Guy Falco), lancement d'une ligne pour enfants, ouverture d'un premier point de vente à Paris? Le troisième garçon de la fratrie Fabre a décidé de venir vivre à Paris pour mieux sentir l'air du temps et insuffler à la marque l'esprit « tendance ». Ici, au gré de ses rencontres, il associe le savoir-faire de la ganterie familiale à la fraîcheur de designers talentueux : Polder, Lutz, et plus récemment l'Autrichienne Michaela Buerger et son travail sur les volumes. Résultat ? Des collections capsules, à retrouver dans les vitrines (en perpétuel mouvement) du magasin de la galerie de Valois.Autre adoubement de la mode : Didier Ludot, le roi de la mode vintage, a choisi de s'associer à la Maison Fabre, à l'occasion de son exposition « la Petite Robe noire » (jusqu'au 17 octobre). En voisin, il a accepté de présenter l'une de ses pièces fétiches : un trésor de robe signé Givenchy en vitrine du gantier. Que les non-Parisiens se rassurent, ils ne seront pas en reste. La marque vient d'inaugurer la nouvelle formule de son site Internet, devenu marchand. En quelques clics, le client se fait livrer à domicile d'authentiques mitaines fabriquées en sur-mesure, et demi-mesure, à la main, en Aveyron. Une façon de promouvoir le patrimoine régional ? cher à Olivier Fabre ? partout dans le monde : avec en ligne de mire, les pays d'Asie, bien sûr (très friands de gants), l'Italie, la Belgique, la Suisse ou l'Angleterre. Mieux encore, il rêve d'un « pôle design » installé à Millau, où jeunes étudiants en chimie ou maroquinerie et apprentis stylistes travailleraient en parfaite harmonie.un gant Karl LagerfeldMais pour l'heure, le nouveau défi de la Maison Fabre s'appelle Karl Lagerfeld. Le gantier, qui fournissait depuis longtemps à Chanel les gants de ses défilés, va désormais vendre en boutique un gant dessiné par le grand Karl exclusivement pour elle. Pour Olivier Fabre, développer des lignes avec de grands designers figure parmi ses rêves les plus prisés ; et déjà, il imagine volontiers d'autres pièces signées conjointement avec Maison Martin Margiela, Acne, Christoper Kane ou encore? Lady Gaga. Autre ambition, la griffe se verrait bien, d'ici au début 2010, lancer une ligne de gants parfumés en s'associant avec Annick Goutal. À retrouver bientôt ? si tout va bien ? dans un nouvel écrin. Situé rive gauche. À suivre?
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.