Le trading à haute fréquence, objet de toutes les attentions

«La technologie, la structure des marchés et les nouveaux produits ont évolué plus rapidement que notre capacité à les comprendre ou les contrôler. Le résultat a été une série de crises ces dernières années qui ont conduit beaucoup d'investisseurs à perdre confiance ou à penser que le système n'est qu'un jeu biaisé. » Le propos de Thomas Peterffy, président d'Interactive Brokers, devant la Fédération mondiale des Bourses, qui se tenait lundi et mardi à Paris, n'a pas manqué de faire réagir. L'électronique, les dark pools, les intervenants à haute fréquence, la directive Marchés d'Instruments Financiers en Europe, Reg NMS (l'équivalent de MIF aux Etats-Unis) : « Aujourd'hui, c'est une pagaille complète. » Les régulateurs semblent vouloir regarder de plus près la structure des marchés, aux Etats-Unis comme en Europe, et commencent à s'intéresser de près au trading à haute fréquence. mouvements extrêmesMardi, par vidéo, Michel Barnier a souligné sa conviction que « l'activité de ces traders à haute fréquence ne paraissait pas suffisamment encadrée aujourd'hui par rapport au risque et à l'ampleur de leurs activités et la vitesse de celles-ci ». Le commissaire européen au Marché Intérieur souhaite une « régulation efficace », en bonne cohérence avec les Etats-Unis. Grâce au développement de programmes informatiques (algorithmes) ultrapides permettant de saisir le moindre décalage de cours, les intervenants à haute fréquence peuvent générer plus d'un million de transactions en une séance. Ils peuvent aussi annuler jusqu'à 90 % de leurs ordres si les conditions se sont retournées. Pour les régulateurs américains (SEC-CFTC), le krach éclair du 6 mai dernier a montré que dans des marchés nerveux, l'exécution automatique d'un ordre important suffisait à déclencher des mouvements de prix extrêmes. Surtout combiné à l'intervention des traders à haute fréquence. Pour les opérateurs boursiers, l'enjeu est d'importance : cette pratique représente près de 60 % des échanges aux États-Unis et d'un tiers des volumes européens. Selon Xavier Rolet, patron du London Stock Exchange, le trading à haute fréquence est « la création » de la SEC et de Bruxelles. Ces derniers ont voulu une nouvelle concurrence. Conséquence non prévue : une fragmentation de la liquidité, qui a incité à un arbitrage à grande vitesse. Reste à savoir si les régulateurs sont prêts à soigner la fragmentation.
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