Le dollar tente une riposte face à l'euro

Le dollar aurait-il été survendu avant les réunions du FMI et du G7 en fin de semaine dernière ? Les acteurs du marché des changes répondent par l'affirmative en allégeant leurs positions courtes (vendeuses) accumulées au cours des dernières semaines de repli accéléré du billet vert. Ainsi, mardi l'euro, qui servait de principale variable d'ajustement à la baisse du dollar, est retombé à son plus bas niveau depuis une semaine : après avoir fait une incursion au dessus du cap des 1,40 dollar, en montant jusqu'à 1,4030 pour la première fois depuis février, la monnaie unique ne valait plus que 1,3775 au plus bas dans les transactions. L'agressivité des opérateurs avait été activée par l'anticipation de l'adoption prochaine par la Réserve fédérale américaine d'un nouveau programme d'assouplissement quantitatif via des achats de titres de dette publique. Cette nouvelle vague de « QE2 » est désormais incorporée dans les cours, alors même que les perspectives économiques américaines connaissent une embellie. resserrement monétaire En dépit d'une situation de l'emploi toujours préoccupante aux Etats-Unis, les dépenses de consommation ont repris à un rythme soutenu en août, tandis que les indices des directeurs d'achats des secteurs manufacturier et des services, considérés comme précurseurs, prenaient de la hauteur en septembre. Le mouvement de reprise du dollar pourrait même s'amplifier si le discours des membres de la Fed qui prendront la parole avant son prochain conseil les 2 et 3 novembre « mollit » sur les mesures de soutien à l'activité et si les « colombes » semblent redevenues majoritaires. Barclays Capital, qui croit désormais en un mouvement de bascule entre l'euro et le dollar, explique dans une note de recherche que les facteurs qui ont récemment soutenu l'euro face au dollar sont en train de s'émousser. Les économistes de la banque britannique s'attendent à une reprise modeste de la croissance outre-Atlantique et à un tassement dans la zone euro après la surprenante performance du deuxième trimestre. Ils estiment également que même si la Fed reste plus accommodante que la BCE, les mesures quantitatives qu'elle a mises à l'étude pourraient être beaucoup moins radicales que ce qu'attend le marché. La banque centrale pourrait se contenter d'un saupoudrage au coup par coup, jusqu'à ce que la situation économique s'éclaircisse. En outre Barclays, qui attendait une première hausse des taux de la BCE à la mi-2011, prévoit désormais un statu quo tout au long de l'an prochain, surtout si l'euro reste haut perché, ce qui correspond à un resserrement monétaire qui ne dit pas son nom. Enfin, conclut la banque, l'encre qui a coulé sur la « guerre des changes » a beaucoup exagéré l'enjeu, ce dont le marché va prendre conscience, en relâchant les pressions haussières sur l'euro.
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