Baisse de tension pour les valeurs énergie européennes

Déjà malmenées en Bourse, les sociétés de services aux collectivités (utilities) ont, de concert, confirmé ces derniers jours qu'elles ne se portaient pas vraiment à merveille. Exception faite d'E.ON, mercredi, GDF Suez et RWE ont publié hier des résultats trimestriels reflétant à la fois une baisse de la demande mais également un effet de base fortement négatif par rapport aux cours des hydrocarbures l'an dernier.GDF Suez a fait état, au titre des neuf premiers mois de son exercice, d'un bénéfice opérationnel en baisse de 2,7?% à 10,88 milliards d'euros. Un recul à mettre principalement sur le compte de la chute des cours du gaz et du pétrole depuis un an ? l'or noir avait atteint son record historique de 147 dollars à la mi-juillet 2008. Le phénomène a également pesé sur les performances de l'allemand RWE et de sa filiale pétrolière DEA. Mais pas seulement. En publiant un bénéfice opérationnel en baisse de 4,4?% à 5,53 milliards d'euros, le groupe allemand a indiqué que ses ventes d'électricité avaient baissé de 12 % sur les neuf premiers mois de l'année et celles du gaz de 8?%. Dans ces conditions, RWE a précisé que, en excluant la contribution du néerlandais Essent, acquis récemment pour 7,3 milliards d'euros, son chiffre d'affaires serait cette année inférieur à celui de 2008. Pour autant, ni le groupe allemand ni GDF Suez n'ont remis en question leurs prévisions pour l'exercice en cours.Ce qui n'est pas le cas pour EDF, qui publiait hier, lui aussi, son chiffre d'affaires sur neuf mois. Même si celui-ci est ressorti en hausse de 6,7?% à 48,33?milliards d'euros, l'électricien français a d'ores et déjà fait savoir que le recul sensible de sa production d'électricité allait peser cette année sur ses résultats. Loin d'évoquer, comme ses concurrents, une baisse de la demande, le groupe a fait référence aux « mouvements sociaux du printemps » dernier mais également à des problèmes techniques et de maintenance sur les centrales nucléaires. Dès lors, EDF a averti que son résultat net courant, en recul de 5,5 % au premier semestre, « devrait enregistrer un retrait plus accentué sur l'ensemble de l'année ».Le secteur n'est donc pas à la fête. En révisant mercredi ses prévisions à la hausse pour 2009, l'allemand E.ON fait figure d'exception. Mais au final, le mouvement est toutefois identique puisque son résultat net n'est plus attendu en baisse de 5 % à 10 % mais en recul de 3 % à 5 %. Comme l'avaient laissé supposer plus tôt, fin octobre, les résultats d'Iberdrola et d'Enel, la filière européenne des utilities n'a pas été épargnée par la crise. Mais la situation est censée s'améliorer. « Le secteur devrait profiter d'un rebond de la demande en énergie au cours du premier trimestre 2010 et de prix du pétrole plus élevés », soulignait hier dans une note un analyste d'UniCredit.
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