Les sept principaux indicateurs

À l'évidence un enjeu politique, la question de l'évolution des inégalités fait toujours débat. Politiques et experts ne retiendront pas les mêmes indices, selon qu'ils défendent la thèse d'une stabilisation des écarts au sein de la société française, ou au contraire celle de leur accroissement. Revue des indicateurs disponibles, recensés par l'Insee dans son « Portrait social ». Salaires. Cet indicateur donne lieu à interprétations divergentes. Si l'on compare les 10 % de salaires les plus élevés aux 10 % les plus faibles, les inégalités seraient en baisse : le salaire annuel des plus aisés, au sein de la population des 25-55 ans, représentait, en 2003, 9,67 fois celui des 10 % les moins bien lotis. En 2007, ce rapport avait été ramené à 7,12. En revanche, si l'on s'intéresse aux plus hauts salaires, il apparaît que les inégalités se creusent. La rémunération moyenne du dernier centile (1 % de la population salariée la mieux rémunérée) représentait 6,6 fois le salaire médian en 1996. En 2007, cette moyenne avait grimpé à 8,5 fois le salaire médian. Niveau de vie. Le salaire n'est pas tout. Il faut également prendre en compte les autres revenus, les prélèvements, prestations? et la composition des familles. Une fois ces paramètres intégrés, l'Insee calcule un niveau de vie par individu. L'écart de niveau de vie a plutôt tendance à s'accroître. En 2005, les 10 % les plus aisés vivaient, en moyenne, 6,53 fois mieux que les 10 % les moins riches. En 2007, ce rapport était passé à 6,6. Patrimoine. Le patrimoine moyen des 10 % les plus riches était, en 1997, 1.631 fois plus élevé que celui des 10 % les moins bien dotés. En 2003 (dernier chiffre connu), il était 2.134 fois plus élevé. Emploi. L'Insee montre que l'inégalité devant le chômage augmente. En 2004, un ouvrier non qualifié avait 3,8 fois plus de risque d'être au chômage qu'un cadre. En 2008, ce risque était 5,1 fois plus important. Logement. En 2002, les 10 % de ménages les plus pauvres vivaient 9,5 fois plus souvent que les 10 % les plus riches dans un logement surpeuplé. Cette inégalité a augmenté par la suite, le risque de mal-logement étant 11,8 fois plus élevé en 2006 pour les moins aisés. Culture et Loisirs. En 2002, les cadres consacraient à la culture une part de leur budget 27 % plus importante que celle des ouvriers. En 2006, l'écart atteignait 42 %. Éducation. Moins nombreux à briguer une grande école, plus enclins à opter pour des études supérieures courtes? Les bacheliers dits de « première génération » (aucun des deux parents n'a obtenu ce diplôme) éprouvent plus de difficultés à tracer leur voie dans le monde éducatif que les bacheliers « de père en fils ». Des inégalités qui s'expliquent par une moindre confiance dans l'utilité des diplômes, une connaissance moins pointue des filières et des difficultés financières plus que par un ostracisme du milieu scolaire, selon l'Insee. I. B. et A. L.
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