Les IUT craignent pour leur autonomie

enseignement supérieurLes craintes exprimées depuis la rentrée par les instituts universitaires de technologie (IUT) laisseraient presque penser que depuis l'été 2008, rien n'a changé? L'entrée en vigueur de la loi LRU sur l'autonomie des universités alimente toujours l'inquiétude de ces filières sélectives intégrées aux universités mais jouissant depuis leur création en 1966 d'une autonomie certaine. Motif de la grogne : depuis le début de l'année, les universités disposent d'un budget global qu'elles ventilent en toute autonomie, en attribuant une part plus ou moins grande aux IUT qui leur sont rattachées, alors que jusqu'à présent, ces dernières recevaient directement de l'État une dotation spécifique. Ce fléchage budgétaire disparaissant avec la loi LRU, les IUT réclament donc le maintien de leur autonomie de gestion afin de préserver leur spécificité (filière courte professionnalisante très appréciée des entreprises et des étudiants).Fortement mobilisés, les directeurs d'IUT se plaignent de mauvaises relations avec les universités. Selon eux, les garde-fous mis en place cette année pour encadrer leur budget ne suffisent pas, car ils ne sont pas appliqués. Quant aux contrats d'objectifs et de moyens qu'ils doivent signer avec leur université, ils s'avèrent être un « échec », selon le Snesup-FSU (syndicat majoritaire dans le supérieur). L'Adiut (Association des directeurs d'IUT) déplore de son côté des « situations problématiques » dans 59 IUT sur 116. Mardi, l'Adiut et l'Unpiut (Union nationale des présidents d'IUT) ont donc été reçus par des parlementaires, mais surtout par la ministre de l'Enseignement supérieur. « Valérie Pécresse a pris la mesure de notre mobilisation, estime Jean-François Mazoin, le président de l'Adiut. En fait, cela relève d'un problème de culture. Le fonctionnement des IUT est méconnu et les universités nouvellement autonomes, qui ont tendance à centraliser leur budget par crainte, doivent se les approprier. » Une analyse que partage Simone Bonnafous, vice-présidente de la Conférence des présidents d'université (CPU), qui évoque les nouvelles questions que pose « l'évolution de la gouvernance interne ».garantiesLa ministre, saluant la signature de 62 contrats d'objectifs, a donc apporté des garanties supplémentaires mardi et va les préciser par courrier aujourd'hui. En l'espèce, ses services et les recteurs devront veiller à la bonne application de la directive de novembre et des contrats d'objectifs annexés à ceux de l'établissement en 2010. Enfin, le ministère va organiser une série de réunions multipartites. Mais « seule une dizaine d'IUT rencontre des difficultés », temporise-t-on rue Descartes. Les présidents d'université adoptent eux une attitude balancée, jugeant les craintes « réelles mais parfois exagérées », constate Simone Bonnafous. À la demande de la ministre, les présidents d'université, qui se sont déjà engagés à sanctuariser les moyens des IUT pour 2009 et 2010, vont publier la semaine prochaine les engagements financiers qu'ils ont pris IUT par IUT. Clarisse Jay
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