Début de campagne perturbé pour l'UMP et le PS

L'UMP et le Parti socialiste ont posé ce week-end les jalons de la campagne présidentielle de 2012. Mais leurs manifestations d'unité ont été éclipsées par la polémique sur les propos de Marine Le Pen, comparant les prières de rue musulmanes à l'occupation nazie. A droite, à l'occasion du premier conseil national de « l'ère Copé », samedi, François Fillon et le nouveau secrétaire général ont appelé à « l'union sacrée » de l'UMP et lancé la « mobilisation » pour la réélection de Nicolas Sarkozy, au plus bas dans les sondages. Conforté à Matignon, François Fillon a voulu imprimer sa marque sur la future campagne. Il a proposé quatre débats à la famille majoritaire : « une véritable flexsécurité qui corrige les soubresauts d'une économie mondialisée », « un meilleur niveau d'éducation pour tous les jeunes », une consolidation de la « famille » et « l'assimilation des immigrés ». Dans un registre proche, Jean-François Copé, qui veut lui aussi s'imposer dans la bataille des idées, a souhaité relancer le débat « essentiel » sur l'identité nationale ainsi que la réflexion sur un démantèlement des 35 heures.A gauche, Martine Aubry et Ségolène Royal ont multiplié samedi les démonstrations de courtoisie et d'unité lors de la convention du PS. « Je sais que ça énerve parfois les journalistes. On ne s'engueule plus au Parti socialiste », a lancé la première secrétaire. Dimanche, Ségolène Royal s'est une nouvelle fois dit prête à « discuter » avec Dominique Strauss-Kahn si le directeur général du FMI « revenait » en France.« Égalité réelle »Les socialistes ont surtout ratifié le projet sur l'égalité réelle élaboré par le leader de l'aile gauche du parti, Benoît Hamon. Le texte prévoit notamment un « grand impôt citoyen » fusionnant l'impôt sur le revenu et la CSG, et une baisse raisonnée des prix du logement et des loyers dans le privé.A l'UMP et au PS, on a toutefois été pris de court par l'offensive de Marine Le Pen, qui devrait succéder à son père à la tête du Front national lors du congrès de janvier. Menant une opération de « dédiabolisation » de l'extrême droite, avec un succès d'audience lors de l'émission « A vous de juger », jeudi sur France 2, elle doit aussi rassurer la frange extrémiste de son parti pour contrer son adversaire Bruno Gollnisch. D'où ses propos sur les prières de rue musulmanes, comparables « à une occupation sans blindés ni soldats ». En 2007, Nicolas Sarkozy avait réussi à assécher le réservoir du FN. Mais en 2012 ? « Nous sommes en danger du point de vue électoral », a reconnu Jean-François Copé.
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