La ville durable tiendra-t-elle toutes ses promesses ?

«Smart Cities, un marché qui décolle?» La réponse à la question posée par le site Greenunivers.com lors de la conférence organisée ce mardi ne semble pas faire débat. D\'ailleurs, les chiffres cités par le consultant du cabinet Grant Thornton, Marc Claverie, sont limpides: les investissements dans la ville intelligente devraient progresser de 14,2% par an d\'ici à 2016 pour atteindre 1000 milliards de dollars, répartis entre la production et la distribution d\'eau et d\'énergie, les transports, le bâtiment et la gouvernance des villes. La sécurité est le secteur qui pèsera le plus lourd, avec près d\'un tiers des investissements en 2016, et les «utilities» celui qui progressera le plus fortement, à un rythme annuel de 29%. Deux marchés se distinguent tout particulièrement, la Chine (avec 153 milliards de dollars investis selon le cabinet Lux Research cité par Marc Claverie) et l\'Inde (120 milliards de dollars d\'ici à 2040).Issy-Grid, vitrine française de l\'éco-quartierDes représentants de Siemens (qui a inauguré il y a quelques semaines en plein cœur de Londres le Cristal Palace, une somptueuse vitrine de ses solutions pour la ville durable) , Embix (coentreprise créée par Alstom et Bouygues pour s\'attaquer au marché des éco-quartiers), Cisco, Bouygues Immobilier, GDF Suez, Microsoft, ainsi que des start-up m2ocity (filiale de Orange et Veolia Eau) et Actility, spécialistes de la communication de machine à machine, étaient réunis par Greenunivers pour discuter de ce marché en pleine expansion.Plusieurs de ces entreprises sont partenaires dans Issy-Grid, éco-quartier en cours de construction à Issy-les-Moulineaux, choisi comme vitrine de leurs offres respectives en matière de ville durable. Il a d\'ailleurs beaucoup été question de mutualisation des informations et des réseaux, d\'interopérabilité pour la communication de machine à machine, d\'infrastructures ouvertes et partagées, de l\'enjeu consistant à transformer une gigantesque quantité de données en quelque chose d\'utile pour les habitants des villes.Une smart city, pourquoi et pour qui ?Ces derniers représentent déjà plus de 50% de la population mondiale (70% en Europe), et cette proportion atteindra 70% d\'ici à 2050. Par ailleurs, les villes concentrent 40% de la croissance et consomment les deux-tiers de l\'énergie et 60% de l\'eau potable dans le monde. Autant de raisons qui justifient l\'intérêt que leurs portent les entreprises de tout poil. Qui, parmi ces acteurs, parviendra à présenter aux collectivités locales une offre intégrée?Guillaume Parisot, de Bouygues Immobilier, tient en tout cas à rappeler que dans «Smart City», il y a «City», ce dont il est en effet le seul représentant autour de la table. Constatant qu\'on observe actuellement un tropisme sur l\'énergie dans la ville (sujet d\'autant plus porteur qu\'il se traduit de façon assez immédiate en dépenses d\'ailleurs croissantes), Guillaume Parisot souhaite recentrer le débat sur la qualité de vie. Et de poser des questions qu\'on n\'entend en effet guère dans ces multiples colloques sur la ville durable : pourquoi et pour qui construire une smart city? Une question dont la réponse ne se résume peut être pas à la mutualisation des informations, aux infrastructures partagées et aux standards de communication de machine à machine...
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.