Lactalis n'a pas dit son dernier mot sur Yoplait

La petite fleur de Yoplait pourrait voir ses courtisans l'aimer un peu, beaucoup, passionnément cette semaine. Le fonds d'investissement PAI devrait en effet préciser les conditions de la vente de Yoplait, officielle depuis quinze jours. Tous les candidats attendent notamment de savoir si la coopérative Sodiaal, qui détient Yoplait à 50-50 avec PAI, pourrait accepter de vendre tout ou partie de sa moitié, condition indispensable au contrôle de l'entreprise. De nombreux industriels étrangers sont sur les rangs : Nestlé, PepsiCo, General Mills mais aussi le chinois Mengniu ou le mexicain Lala, ainsi que des fonds d'investissement.« Le refus est une posture »Le seul français en lice, le groupe fromager Lactalis, qui avait été le premier à faire une offre de 1,4 milliard d'euros sur la totalité de Yoplait le 17 novembre (offre immédiatement rejetée par PAI et Sodiaal) se veut serein. « Nous observerons les mouvements cette semaine sans bouger », souffle son porte-parole Luc Morelon. Selon lui, le refus de PAI est une posture. « Vous avez déjà vu une entreprise dire oui à la première offre alors qu'elle a autant de soupirants », continue-t-il. Ces concurrents ne font d'ailleurs pas peur au Français.Certes, PepsiCo a prouvé, en rachetant la semaine dernière le leader russe des yaourts Wimm Bill Dann pour 4,3 milliards d'euros, qu'il s'intéressait de près au secteur. « Mais même un américain ne peut pas digérer la même année à la fois des russes et des français », s'amuse Luc Morelon. Nestlé, qui depuis 2006 a confié ses yaourts à Lactalis, via une coentreprise, ne semble pas plus dangereux. Yoplait réalisant les trois quarts de ses 3,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires via des franchisés à l'international, difficile de croire que le géant suisse rachète une marque dont il ne contrôlera qu'un tiers des ventes. À moins que Nestlé ne mette la main en même temps sur le principal franchisé de Yoplait, General Mills. Un gros poisson tout de même. Lactalis insiste sur la complémentarité d'un rapprochement avec Yoplait. « Nous pourrions poursuivre l'internationalisation de la marque vers les Balkans, la Russie, le Moyen-Orient, l'Égypte », explique le directeur général de Lactalis Moyen-Orient, Michel Nalet. En échange, le groupe de Laval obtiendrait la marque qui lui manque pour prendre une vraie dimension sur le marché du yaourt. Tout oppose pourtant la coopérative Sodiaal et le groupe familial, numéro deux de l'agroalimentaire français derrière Danone. Mais Lactalis a déjà avalé de pires ennemis. En 1990, le patron de Bridel déclarait que Lactalis serait le dernier à qui il voudrait vendre. « Nous avons effectivement été le dernier », sourit Luc Morelon.
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