Hyundai-Kia veut rivaliser avec Toyota et Volkswagen

Complètement éméchés le soir, lors des rituelles beuveries autour d'un « Korean barbecue » quand ils reçoivent des journalistes étrangers, les dirigeants du cinquième constructeur automobile mondial chantent, hurlent, s'esclaffent à coups de grandes tapes dans le dos. On a alors du mal à reconnaître les visages austères, hiératiques, qui, le matin-même, vous annonçaient dignement leur ambition de rivaliser, voire de battre Toyota ou Volkswagen ! S'il sait se défouler à l'occasion, l'état-major de Hyundai-Kia n'en poursuit pas moins obstinément une impressionnante stratégie de croissance. Tel un rouleau compresseur à qui tout réussit, malgré la récente grève sur un de ses sites en Corée. « Nous allons vendre 5,7 millions de véhicules en 2010, 6,2 millions en 2011, puis entre 6,3 et 6,5 », explique à « La Tribune » le vice-président du groupe coréen et petit-fils du fondateur, Euisun Chung. Hyundai-Kia n'avait vendu que 4,75 millions de véhicules en 2009, soit tout de même 50 % de plus que PSA. En 2011, le constructeur démarrera, début janvier, la production à Saint-Pétersbourg en Russie, avec une capacité de 150.000 unités. Il débutera par ailleurs la construction d'un site au Brésil au potentiel similaire. Même si « la Chine, les États-Unis, l'Europe sont des marchés clés ». En Chine, le groupe a entamé cette année la construction d'une nouvelle usine d'une capacité de 400.000 exemplaires, qui ouvrira en 2012 et portera son potentiel local à 1,4 million d'unités. Il y a déjà vendu 950.000 véhicules sur onze mois (+ 23 %), trois fois plus que PSA. Nouveaux modèlesAux États-Unis, le groupe dispose de deux usines et a écoulé 820.000 voitures (+ 20 %), doublant Nissan. En Europe, où il produit en Slovaquie et République tchèque, il a immatriculé 508.300 unités sur dix mois, dépassant ainsi Toyota. Du coup, « nous réfléchissons à une augmentation des capacités en Europe », assure Euisun Chung.Pour percer, les deux marques du groupe, dont les modèles partagent généralement « 70 à 75 % des composants en valeur », multiplient les nouveaux modèles. En Europe, Hyundai va ainsi lancer ce mois-ci une sportive Genesis de plus de 300 chevaux pour rivaliser avec Porsche, au printemps 2011 un original coupé à deux portes à droite et une seule à gauche, puis en mai-juin un break familial i40 pour lutter contre Toyota, Ford, Peugeot. La marque Kia commercialisera en avril une Picanto d'entrée de gamme puis en septembre une petite Rio, pour contrer la Clio. Mais le groupe se lance aussi dans l'hybride avec une berline Hyundai Sonata pour les États-Unis fin 2010. En 2013, viendra l'hybride rechargeable puis en 2014 l'électrique. Pour alimenter son expansion, le groupe est clair : « nous ne croyons pas dans la voiture mondiale, sauf pour les modèles électriques. Il faut des voitures pour chaque région du monde », affirme Steve S. Yang. Le PDG de la marque Hyundai ajoute : « le groupe veut rester seul, sans nouer d'alliances sauf peut-être des coopérations sur l'électrique ».
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