Henri Proglio, patron d'EDF, quitte la présidence du conseil d'administration de Veolia Environnement. Il est remplacé par Antoine Frérot, qui prend le titre de PDG, a annoncé dimanche le groupe dans un communiqué à la suite d'un conseil d'administration. Son départ de la présidence du groupe, qu'il a dirigé pendant neuf ans, avait été annoncé en mars dernier, suite à une polémique née de son cumul de fonctions. « La Tribune » avait annoncé vendredi sur son site internet que Veolia Environnement devait réunir un conseil d'administration exceptionnel le dimanche 12 décembre en fin de journée, au cours duquel Henri Proglio présenterait sa démission. Cette décision met fin aux visées de Louis Schweitzer, ex-Président et Directeur général de Renault, qui faisait campagne ces derniers temps pour accéder à la présidence du groupe. Son poste de vice-président du conseil devait même être supprimé.Nommé PDG d'EDF en septembre 2009, Henri Proglio avait alors demandé de conserver la présidence non exécutive de Veolia. Devant la polémique suscitée par cette double présidence de deux poids-lourds du CAC 40, le gouvernement avait exigé début 2010 qu'il soit mis fin à ce cumul de fonctions « d'ici à la fin de l'année ». Henri Proglio devrait rester président non-exécutif de Veolia pendant « quelque mois », avait notamment assuré en janvier le président de la République Nicolas Sarkozy. Mais aucun calendrier n'était fixé par le chef de l'Etat. Une affaire qui a fait des vagues, à la fois dans le monde politique avec la bronca de l'opposition dénonçant les «cadeaux» faits aux « amis » du Chef de l'État, et dans l'opinion publique. Henri Proglio, PDG d'EDF où il gagne 1,6 million d'euros annuels, avait renoncé à son indemnisation parallèle par Veolia, à hauteur de 450.000 euros par an.Le PDG d'EDF aura finalement attendu les derniers jours de l'année pour s'exécuter. Henri Proglio quitte donc ses dernières fonctions dans un groupe où il a travaillé pendant 36 ans. En 2000, il avait sauvé Veolia du naufrage de Vivendi Universal, provoqué par le patron du groupe de l'époque, Jean-Marie Messier, qui avait considérablement accru la dette à force d'acquisitions coûteuses et de revirements incessants. Dans les années qui suivirent, Proglio avait patiemment réduit la dette tout en développant les positions du groupe à l'international. A. G. V.

latribune.fr

12 Déc 2010, 23:22

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